Présentation de l’entraîneur de l’OM Jorge Sampaoli

Jorge Sampaoli est né le 13 mars 1960 à Casilda, dans la province de Sante Fe en Argentine. Très tôt passionné par le football, il rejoint rapidement le club mythique de Newell’s Old Boys, là où joua également Lionel Messi avant de rejoindre la Masia du FC Barcelone. Malheureusement pour lui, sa carrière de footballeur ne débuta jamais car il se blessa gravement à l’âge de seulement 19 ans ce qui mit un terme à ses rêves de devenir professionnel. Pour autant, il ne renonça jamais au football ce qui le mènera à devenir un entraîneur dorénavant reconnu de tous. Nous vous proposons de revenir sur le parcours de ce coach atypique, de vous présenter le style de jeu qu’il préconise et d’analyser ce qu’il va pouvoir apporter à l’OM.

Le parcours en clubs et en sélections de Sampaoli

Après avoir arrêté le football, Jorge Sampaoli, qui travaillait comme employé de banque, faisait le trajet chaque jour ou presque jusqu’à Rosario pour entraîner des petites équipes. C’est ainsi qu’il commença sa carrière dans le foot amateur mais on ne commença à parler véritablement de lui qu’en ce jour de 1995 où il se fit remarquer après avoir grimpé à un arbre, suite à une expulsion lors d’un match, alors qu’il était à la tête du club de l’Atletico Alumni à Casilda. Une photo de lui parut dans la presse ce qui mena les dirigeants du club d’Argentino de Rosario à s’intéresser à lui puis à l’embaucher.

Toujours anonyme dans le milieu, il ne fit cependant ses débuts professionnels qu’en 2002 au Pérou dans le club de Juan Aurich où il ne restera que quelques matchs et connaitra une relégation. Il signera ensuite un an chez les Sports Boys de Callao, pour un bilan assez mitigé, puis au Club Coronel Bolognesi où ses résultats furent nettement meilleurs, ce qui attirera le club du Sporting Cristal, où là encore il ne resta que quelques rencontres.

S’en suivra un premier départ pour le Chili (O’Higgins) puis un second vers l’Equateur (Emelec) où il jouera la Copa Sudamericana de 2010 et la Copa Libertadores de 2011. Ses bons résultats à Emelec le feront retourner au Chili où il s’engagera en 2011 pour le prestigieux club de l’Universidad de Chile. Il y remportera d’ailleurs enfin des titres : le tournoi d’ouverture, la Copa Sudamericana et le tournoi de clôture 2011.

Ces succès le mèneront à la tête de la sélection du Chili, qu’il dirigera pendant 4 ans, et par la même à une participation à la Coupe du Monde 2014 (élimination en huitième de finale contre le Brésil) et une victoire lors de la Copa América de 2015. Ce succès débouchera sur un titre de meilleur entraineur sud-américain en 2015 et un départ de la sélection chilienne pour une première expérience en Europe en 2016 afin de devenir le coach du FC Séville. Il n’y restera qu’un an mais laissera de bons souvenirs aux supporters du club et aux différents observateurs qui purent enfin le juger dans un championnat majeur européen.

Mais lorsqu’on fit appel à lui pour prendre les rênes de l’Albiceleste en 2017, afin de qualifier l’équipe d’Argentine pour le Mundial 2018, il ne put évidemment pas refuser et cela le mena tout droit à la Coupe du Monde 2018 où il fut éliminé par la France en huitième de finale puis démis de ses fonctions pour ce qui est considéré comme étant un énorme fiasco pour l’Argentine.

Cela ne l’empêchera néanmoins pas de retrouver un poste d’entraîneur dès l’année suivante, dans le club mythique de Santos, où il sera vice-champion du Brésil en 2019, puis devenir le coach de l’Atlético Mineiro la saison d’après, avec là encore un titre à la clé, celui de vainqueur du Championnat de l’État du Minas Gerais en 2020.

Et c’est ainsi qu’en février 2021, il quitta ses fonctions dans le club brésilien pour revenir une nouvelle fois en Europe mais cette fois-ci du côté de Marseille afin de remplacer André Villas-Boas, tout juste mis à pied par sa direction.

Sampaoli OM

Le style de jeu de Sampaoli

Sampaoli a proposé par le passé avec ses équipes un jeu très offensif, ce qui n’est pas sans rappeler la manière de jouer prônée par son mentor Marcelo Bielsa, un style qui se caractérise par un pressing haut et agressif afin de récupérer très vite le ballon et qui demande aux joueurs de tous participer au travail d’attaque. Sa volonté est de rechercher à étouffer l’équipe d’en face, coûte que coûte, avec un jeu de transitions hautes pour arriver le plus rapidement possible dans la surface adverse.

Mais l’entraîneur argentin est également influencé par la philosophie du technicien catalan Pep Guardiola, avec un jeu basé avant toute chose sur la possession de la balle dont l’adversaire est privé une grande partie de la rencontre, et une volonté de relancer toujours proprement depuis le gardien qui doit presque jouer comme un défenseur central et servir de première base de lancement.

De plus, Sampaoli veut des joueurs impliqués, qui aiment faire les efforts pour l’équipe et qui sont prêts physiquement à répéter les courses, quitte à finir sur les rotules. À ce titre, la grinta qu’aiment tant les supporters marseillais devrait être au rendez-vous cette année et encore plus avec l’apport des joueurs sud-américains qui vont à n’en point douter apporter un supplément d’âme à une équipe qui a fait preuve de faiblesse mentale dans ce secteur par le passé et qui n’a pu permettre aux observateurs de voir réellement, durant ses premiers mois à l’OM, le jeu que souhaitait pratiquer l’entraîneur argentin.

Par ailleurs, la méthode Sampaoli devrait permettre aux joueurs les plus motivés de se lâcher complétement sur un plan offensif car il laisse beaucoup de liberté à ces derniers. De ce fait, certains ne se sentiront pas aussi bridés qu’ils ont pu l’être sous les ordres d’André Villas-Boas, ce qui pourrait déboucher sur des révélations pour certains joueurs voire un déblocage de potentiel.

Enfin, soulignons tout de même qu’il existe des inquiétudes légitimes à avoir sur Jorge Sampaoli car il est réputé avoir un caractère difficile et surtout, sa carrière se traduit par une instabilité qui fait qu’il ne reste pas longtemps en position (sauf avec le Chili durant 4 ans). De plus, comme il en demande beaucoup aux joueurs, il n’est pas impossible que certains finissent par être lassés, en témoigne l’échec avec la sélection argentine en 2018, une équipe dont les cadres comme Messi et Mascherano finirent par le lâcher définitivement. Avec son caractère très impulsif, il semble donc difficile de miser sur Sampaoli sur le long terme – un peu comme Bielsa finalement – mais l’espoir reste cependant de mise et tout le monde espère du côté de Marseille qu’il s’inscrira dans la durée avec des résultats probants à la clé.