Sochaux-OM : Marche à l’ombre

Faut pas se leurrer, les enfants, cette excursion en terre doubiste, c’est tout sauf une promenade de santé. Ceusses qui veuillent y aller en charentaises façon quatrième âge en goguette peuvent rester sous la couette. On veut des guerriers, des teigneux, des tatoués. Parce que gagner là-bas, çà tient plus du trekking en condition extrême… […]

Faut pas se leurrer, les enfants, cette excursion en terre doubiste, c’est tout sauf une promenade de santé. Ceusses qui veuillent y aller en charentaises façon quatrième âge en goguette peuvent rester sous la couette. On veut des guerriers, des teigneux, des tatoués. Parce que gagner là-bas, çà tient plus du trekking en condition extrême…

D’abord y’a Pedretti, l’homme pressé. Pensez, seize mois à peine séparent sa première sélection en équipe de France de son premier match en Ligue 1. Personne n’a jamais fait plus rapide. Tu m’étonnes qu’il veuille se casser de la maison Peugeot. Il veut courir avec les grands, le garçon…

Non seulement il possède un moteur tout-terrain mais en plus il a l’air d’avoir un cortex bien huilé qui devrait lui éviter de couler une bielle façon Mériem, loin du cocon jaune et bleu. C’est vrai que le Camel vit actuellement une drôle de traversée du désert. Des plaies et des bosses, c’est tout ce qu’il récolte pour l’instant en pays de Médoc.

Faut dire, c’est un laborieux, le Benoît. Avec sa tronche de pas y toucher, il doit pas se la jouer macho façon Casanova avec les meufs. Plutôt homme de maison. Je pense donc j’essuie. Pas simplement les glaces. Pareil dans le jardin d’Auguste, il ratisse dans les grandes largeurs. Faut le voir, il récupère plus de ballons que l’organisateur d’un rassemblement de mongolfières…

Ensuite, y’a le collectif. Un vrai groupe soudé, redoutable à chaque fois même hors de ses bases. Z’ont pas perdu depuis sept matchs. Sous la férule de Guy les belles bacchantes, le cuir de synthèse circule bien et le jeu est plaisant. Le seul problème, c’est que sézigue risque de mettre les adjas bientôt pour la multinationale à Pinuche. Le chef de camp bosniaque de Printemps-Redoute serait en effet appelé à Paname pour diriger les légions franciliennes…

Chez nous, bonjour la casse. L’infirmerie débande pas. Va falloir bientôt ouvrir une annexe. Dos Santos a perdu un tibia dans le maquis corse. Sytchev écope d’un traumatisme crânien, Dani le rouge, d’un bobo à la cuisse et Pérez de nouveau d’un blême au mollet. Ecker, c’est le scaphoïde. Fernandao a toujours mal aux cheveux.

De son côté, Delfim a renouvelé son abonnement aux petits soins. Lui, il aurait pas fait tapisserie dans « L’homme blessé » de Chéreau. Le rôle-titre, il l’aurait décroché les doigts dans le pif. C’est pas un corps qu’il a, ce n’est plus qu’une douleur. Il collectionne les bandes Velpeau façon homme invisible. Toujours opéré et peu opérant. Jamais opérationnel…

Alors quid de l’équipe samedi. Perrin va avoir du pain sur la planche pour préparer son affaire. Un puzzle auquel il manque des pièces, c’est plus difficile à construire. Çà fait marner le bulbe. Pourtant, faut qu’il s’accroche. A trois rounds du gong final, il fait toujours partie de la troïka des durs.

Loin des soleils monégasques et des lumières rhodaniennes mais avec des pieds nickelés, des bras cassés et un after-chèvre signé Baka, le voilà au bord de l’exploit. Marche à l’ombre qui disaient… Alors, rêvons un peu. Nos joyeux randonneurs peuvent commettre le hold-up de printemps. Impossible n’est pas phocéen, n’est-ce pas ?