Quand on est l’OM, en football, affronter Valenciennes s’apparente bien souvent à de l’auto-flagellation. Même dix-sept ans après, ça fait toujours aussi mal au cul ! Le temps est passé. Trop peut-être. Généralement, les années pansent les maux. À Marseille, c’est le phénomène contraire. Le début de la bérézina c’était ce fameux 23 mai 1993. Et plus le temps passe, plus les faits nous rappellent quelle époque bénie s’est fracassée la gueule ce soir-là. Aujourd’hui, l’introspection nous amène à ce constat amer et teinté d’impuissance : depuis l’éclatement de VA-OM, le club phocéen est redevenu vierge. La salle des trophées prend la poussière. Alors, même si la qualification pour la finale de la coupe de la Ligue acquise par Brandao à Toulouse redonne une esquisse de sourire, ce dernier a été précédé d’une moue rageuse lorsque l’équipe a lamentablement lâché le championnat à Montpellier. Alors, à quoi cet OM-Valenciennes sert-il ? À repartir de l’avant pour arracher une qualification – qui s’annonce difficile – pour la Ligue des Champions 2010-2011.
Valenciennes, c’est un peu l’inconnue de cette seconde partie de saison. 11e avec 32 points, VA a réussi jusque là un parcours très honorable et pour le moins inespéré. Sous la houlette de Philippe Montanier, le club se retrouve à dix petits points du maintien à mi-parcours. Mais l’équipe nordiste pèche encore dans la régularité. Elle est capable du meilleur (succès au match aller face à l’OM, victoires à Bordeaux et à Rennes) comme du pire. Son attaque est prolifique (34 buts marqués en 22 matches, soit 1,5 buts/m) mais la défense peine avec 30 buts encaissés. Le rendement des Johan Audel (5 réalisations), Mamadou Samassa (6), Grégory Pujol (4) et Fahid Ben Khalfallah (5) n’est pas compensé par le bloc défensif, parfois trop passif et/ou inexpérimenté, et la malchance (Penneteau a été blessé six mois). Cependant, VA fait preuve d’une fluidité dans le jeu et une aisance à l’extérieur de nature à rester sur ses gardes.
À Marseille, l’écho est clair : Didier Deschamps a sauvé sa tête avec la qualification pour la finale de la coupe de la Ligue. Fragilisé par la défaite à Montpellier (0-2), l’OM était dos au mur. Il se laisse le droit d’espérer un trophée, mais devra tout de même se frotter à du très lourd (Bordeaux) ou à du joueur (Lorient) en finale. L’autre grand bénéfice de ce match de la mi-semaine : Brandao a inscrit un nouveau doublé (après celui à Saint-Etienne) et le Brésilien s’affirme comme un vrai leader dans le jeu de son équipe. L’OM en aura besoin, évidemment, face à Valenciennes et sa défense centrale athlétique (Schmitz – Bisevac). Comme expliqué plus haut, l’enjeu de ce match est simple : gagner pour repartir de l’avant, et truster une place dans les trois premiers, désormais plus raisonnable qu’une quelconque velléité de devenir champion. Deschamps pourra de nouveau compter sur Taiwo mais devra probablement se passer de Mandanda.
Mais, finalement, peu importe la composition. Les joueurs appelés à fouler la pelouse du Vélodrome devront faire honneur aux maillots qu’ils portent et aux valeurs véhiculées par le club et la ville (notamment la fierté et l’ambition). Histoire que le public soit plus tenté de les féliciter après leur qualification pour le stade de France que de les bouder après le faux-pas de la Mosson.