On en oublierait presque le Classico. La qualification de l’équipe de France pour la Coupe du Monde, grandement entachée par la main de Thierry Henry, monopolise l’actualité à vingt-quatre heures du coup d’envoi d’OM-PSG. Pourtant, les deux meilleurs ennemis du football français vont bien se retrouver, ce soir, sur la pelouse du stade Vélodrome. Près de trois semaines après le report du match initial, les deux formations ont toujours les mêmes préoccupations. L’OM veut recoller aux équipes de tête pour ne pas être définitivement lâché dans la course au titre. De son côté, Paris veut faire fondre son retard sur les équipes du premier tiers du classement. Autant dire que la pression sera palpable.
Et cette pression est déjà montée d’un cran cette semaine à Marseille. Une nouvelle fois, Hatem Ben Arfa est allé trop loin. Une nouvelle fois, il se met en marge du groupe. L’international français a publiquement insulté son entraîneur Didier Deschamps. Ce dérapage verbal met en grande difficulté un joueur plus que jamais proche de la sortie. Et pénalise le groupe dans son approche du match, à savoir dans sa cohésion et sa sérennité. L’OM se cherche encore une identité dans le jeu et cela se traduit par des difficultés comptables. Après la trêve internationale, l’équipe peut repartir sur de bonnes bases. S’il faudra maintenir le niveau de performance offensif (six buts face à Zurich, puis cinq face à Lyon), la défense devra se trouver définitivement une véritable assise, après avoir volé en éclats à Gerland (cinq buts encaissés). Le retour de Taiwo n’est pas à exclure dans cette optique sur le flanc gauche de la défense.
À Paris, Antoine Kombouaré récupère petit à petit tous ces joueurs. Si Guillaume Hoarau est indisponible jusqu’en janvier, le coach parisien pourra compter sur Zoumana Camara en défense. L’ex-phocéen est en concurrence avec Sammy Traoré pour une place aux côtés de Sakho. Même si le PSG a montré quelques progrès dernièrement dans le jeu, l’équipe est loin au classement et l’urgence comptable est déjà de mise. La belle victoire à Sochaux a été effacée d’un revers de main par le revers face à Nice (0-1), dans un match outrageusement dominé par le club de la Capitale.
Ce Classico pourrait donc être le théâtre d’un beau spectacle, une fois n’est pas coutume. Les deux équipes veulent absolument gagner, et pour cela il faudra produire du jeu. Espérons que les émeutiers auront rangé leur arsenal de guerre et que le football reprendra ses droits.