OM – Montpellier : sans carotte ni bâton

Mercredi soir, l’OM reçoit Montpellier pour le compte de la 36ème journée de Ligue 1. Dit comme ça, difficile de s’enthousiasmer excessivement. Et pour cause… D’un côté, une finale de Coupe d’Europe en perspective, délicieuse cerise sur un gâteau plutôt fadasse ; de l’autre, trois matches de championnat. Trois matches qui seront à la fin […]

Mercredi soir, l’OM reçoit Montpellier pour le compte de la 36ème journée de Ligue 1. Dit comme ça, difficile de s’enthousiasmer excessivement. Et pour cause… D’un côté, une finale de Coupe d’Europe en perspective, délicieuse cerise sur un gâteau plutôt fadasse ; de l’autre, trois matches de championnat. Trois matches qui seront à la fin de saison olympienne ce que les pages de pub sont à un bon film : une longue et ennuyeuse attente avant le plaisir et l’émerveillement des sens.

En effet, depuis dimanche dernier et l’injuste défaite olympienne au pays du prince bobsleigheur, les jeux sont faits. Distancés par Nantes, semés par des Auxerrois pourtant peu inspirés, les hommes de l’ex-nigaud Anigo n’ont plus grand-chose à gagner, si ce n’est un strapontin pour la coupe à toto.
A vrai dire, tout le monde le savait depuis longtemps – au moins depuis que l’OM s’est qualifié pour les demi-finales. José a fait son choix, rapidement, sans nuance. Risqué ? Disons plutôt ambitieux : une coupe d’Europe, ça ne se boude pas. Et réaliste : cet OM-là est une équipe de coups, gros de préférence, et Anigo l’a bien compris. Inutile de l’épuiser avec des confrontations de seconde zone – il a la performance élitiste, l’Olympique.

Il va donc falloir expédier les affaires courantes, si possible en se préservant du ridicule, face à un adversaire presque condamné à la relégation. La bande à Loulou Nicollin va mal, très mal. Le Gone expatrié a beau vociférer, gueuler, brailler à tue-tête, c’est la Ligue 2 qui l’attend, et de là personne ne l’entendra… Il n’y a pourtant pas que des nageuses à la Mosson : Bamogo, Mézague ou Mansaré sont des joueurs prometteurs – surtout le premier. Michel Mézy disait il y a quelques années qu’avec eux le club héraultais jouerait les premiers rôles en Ligue 1… Comme quoi faire son Didier Derlich dans France Foot est une activité risquée ! Mais ne lui jetons pas la pierre, les pacorabâneries ont au moins le mérite de nous faire sourire. Sourire, c’est presque un luxe à qui s’apprête à retrouver Niort, Châteauroux et Valence pour d’épiques joutes sur terrain gadoueux. Si seulement St Etienne avait pu les y accueillir…

En tout cas, ils pourront remercier l’OM et Didier Drogba. Grâce à l’association d’exploits européens et de ratés domestiques, nos hommes leur ont concocté une superbe mise en bouche avant la Ligue 2. En effet, notre équipe cultive le paradoxe : le point d’orgue émotionnel de la saison – voire plus – sera précédé de la semaine la plus ennuyeuse de l’histoire olympienne. Il y a quelques années, il nous fallait sauver nos fesses ; l’an dernier, la qualification en Ligue des Champions nous a maintenu en haleine jusqu’au bout. Cette année, rien de tout cela : la carotte est hors de portée, et le bâton, trop court pour nous atteindre. Pourtant ce match, il faudra bien le jouer. Et puisqu’il faut trouver de l’enjeu, allons-y : aborder la finale dans une spirale positive, affiner les automatismes, permettre à certains joueurs de montrer qu’ils méritent mieux… Non, personne n’y croit, pas la peine d’insister. Tout le monde pense à Göteborg, inutile de (se) le cacher.

Pourtant, nos joueurs mériteraient d’être chaudement salués après leurs récents exploits, et un stade décemment garni serait pour eux la plus belle des récompenses, ainsi que le meilleur des encouragements avant Göteborg. Alors, puisque le besoin est grand de motiver les supporters, je mettrai le temps d’un édito mes qualités de marchand de tapis au service de la cause olympienne. A défaut d’enjeu sportif, il faut trouver autre chose, positiver. Alors, au terme d’un monstrueux brainstorming solitaire, voilà les dix meilleures raisons, en tout cas les plus honnêtes – sans blague -, d’aller voir ce match que j’ai pu recenser :

1. L’argument nostalgique : Une belle occasion de voir Manuel Dos Santos face à son ancien club.
2. L’argument prévoyant : Une belle occasion de voir Vedran Runje face à un futur club potentiel.
3. L’argument misérabiliste : C’est pas tous les jours que la CFA joue au Vélodrome.
4. L’argument économique : Faut bien amortir l’abonnement.
5. L’argument pratique : Un mercredi soir, ce sera plus facile de se garer.
6. L’argument sécuritaire : Contrairement à jeudi dernier, le virage nord ne risquera pas de prendre feu.
7. L’argument sécuritaire (bis) : Valéry Mézague fera le trajet en avion.
8. L’argument jeuniste : Pourquoi regarder  » les Colocataires  » sur la 6 alors que les Lofteurs seront sur le terrain ?
9. L’argument poujadiste : Le mercredi soir, Pernaut se demande  » Combien ça coûte ? « . Nous on le sait : quarante balles en pépère view sur kiosque.
10. L’argument féministe : Madame Anigo n’aura pas à repasser l’Armani.

Et si tout cela ne suffit pas à vous convaincre… Sortez, buvez, dansez, à la radio c’est encore pire !