D’après RMC, l’OM présente un déficit de 600 000 euros pour la saison 2009-2010. Etonnant compte tenu des titres glanés, mais pas vraiment de quoi fouetter un chat. Surtout lorsque l’on prend le temps de jeter un oeil à ceux des rivaux. Malgré tout, les décisionnaires du club, apparemment peu enclins à investir, ont décidé de réduire la masse salariale, ce qui a sérieusement compliqué la tâche de la cellule de recrutement cet été. Existe-t-il des possibilités pour que cela change lors des mois à venir ?
Paris et Lyon investissent plus !
Quand Colony Capital investit 20 millions d’euros tous les ans afin de renflouer les caisses du Paris-SG, quand Jean-Michel Aulas met plus de 100 millions d’euros sur la table en deux saisons pour tenter de faire gagner Claude Puel, Margarita Louis-Dreyfus et ses conseillers prêtent 8 millions à l’OM pour se sortir d’affaire lors d’un mercato lamentablement mené. Il est notamment très frustrant de voir Alou Diarra, lequel souhaitait s’engager cet été, rester à Bordeaux faute de pouvoir trouver l’argent pour son transfert. Cet Olympique de Marseille, comme les précédents, a des ambitions limitées. On aurait pu penser que les deux titres allaient stimuler l’ambition de MLD. Ce n’est pas le cas. Aussi, il n’a pas fallu longtemps aux supporters phocéens pour comprendre que Jean-Claude Dassier mettait un pied dans un milieu qu’il ne maitrisait pas lors de son intronisation à la présidence. Si Pape Diouf avait su resserrer les boulons et remettre les finances dans le vert, JCD n’y est pas parvenu. Après le licenciement du Sénégalais, les décisionnaires du club ont pris des risques en effectuant un recrutement « hors budget » l’été dernier afin de calmer la colère des supporters. On les paye aujourd’hui.
La gestion lamentable des sponsors
Au-delà du manque d’investissement, des questions se posent également sur la gestion des sponsors. Légalisation des sites de paris oblige, l’OM et l’OL ont renouvelé leurs contrats publicitaires. Les deux clubs rivaux affichent d’ailleurs le même sponsor sur le maillot : Betclic. Or d’après L’Express, les Phocéens, dont la popularité est inégalée en France, obtiendraient en échange la somme de 4,5 millions d’euros par an là où le club de Jean-Michel Aulas percevrait 7 millions d’euros. Une différence suffisamment surprenante pour que les journalistes s’interrogent sur les liens entre Jacques Veyrat, le frère d’Antoine, et Stéphane Courbit : Mangas Capital Gaming, acquéreur de Betclic, est une filiale de la société Financière Lov, créée par Stéphane Courbit. Ce dernier est également actionnaire de Direct Energie, lequel appartient au groupe Louis-Dreyfus qui est maintenant dirigé par… Jacques Veyrat. Ce n’est pas tout : d’après Sport+Mark, outre Lyon, le PSG, dont les résultats ne sont pourtant pas très reluisants ces dernières années, touche également plus que l’OM : 12,5 millions d’euros pour l’ensemble des sponsors lyonnais, 9 millions pour les Parisiens et… 6,9 millions pour le club olympien. Le temps passe et rien ne parait vraiment changer du côté des sponsors marseillais.
De nouvelles restrictions à venir
« Nous avons calculé un manque à gagner de 8 millions d’euros par saison sur 3 ans, a récemment déclaré Jean-Claude Dassier. Si la municipalité ne nous donne pas un coup de main, je ne sais pas comment on pourra boucler le budget lors des prochaines saisons ! Peut-être faudra-t-il baisser les primes, les salaires ou vendre des joueurs… mais ce sera compliqué, c’est certain ! » Etant donné les mots employés par le président les fans ont de quoi s’inquiéter. Plutôt que de convaincre Margarita d’investir, le président préfère se tourner vers la mairie de Marseille, laquelle croule sous les dettes. C’est dire s’il y a des chances pour que la propriétaire mette la main à la poche… Didier Deschamps, qui a prolongé son contrat en fin de saison dernière, acceptera-t-il de continuer dans ses conditions ? Tolèrera-t-il de voir ses meilleurs joueurs partir pour l’étranger ? Le relais de Bernard Tapie sur le terrain lors des années 90 a l’OM dans son coeur. A l’instar des supporters, son ambition est de faire renouer le club avec les sommets européens.
Le titre 2010 laissait entrevoir de jolies promesses. Au regard de la politique menée, elles ne devraient pas se réaliser. Etant donné la réussite de Didier Deschamps et compte tenu du talent de l’équipe déjà en place, l’occasion est pourtant belle de renouer avec le gratin européen. Les dirigeants paraissent avoir d’autres priorités…