Le dernier mois de compétition débute avec la réception de Toulouse qui vient à peine de lâcher dans la course à la Ligue des Champions mais qui peut encore croire à la petite coupe d’Europe. Du côté marseillais, la semaine a été très agitée avec l’annonce du départ en fin de saison de l’entraineur.
Pour cette rencontre, Éric Gerets est toujours privé de Laurent Bonnart, Taye Taiwo et Bakari Koné. Il aligne dans son 4-2-3-1 habituel Steve Mandanda dans le but, Charles Kaboré, Renato Civelli, Vitorino Hilton et Ronald Zubar en défense de droite à gauche ; le capitaine Lorik Cana et Benoit Cheyrou sont les milieux récupérateurs, Mathieu Valbuena est le meneur de jeu axial, Karim Ziani (à droite) et Mamadou Niang (à gauche) sont les joueurs de couloir alors que Brandao est l’avant-centre. Ce système devient assez souvent un 4-4-2 avec Niang qui passe second attaquant et Valbuena qui penche à gauche.
Sur le banc de touche on retrouve Rudy Riou, Tyrone Mears, Julien Rodriguez, Boudewijn Zenden, Modeste M’Bami, Hatem Ben Arfa et Sylvain Wiltord. Les habituels professionnels évoluant en réserve (Dmytro Nepogodov, Hilaire Munoz, Amine Dennoun et Guy Gnabouyou) sont encore mis à la disposition de la CFA2. Mamadou Samassa n’est pas retenu dans le groupe.
La première période est terne avec une domination olympienne mais avec très peu d’actions tranchantes. L’équipe phocéenne est coupée en deux avec des attaquants trop loin des milieux et surtout qui ne font pas assez de travail défensif. De plus, les imprécisions techniques sont légion et on se demande comment cette équipe est leader du championnat à cinq matches de la fin de la saison…
Au retour des vestiaires, Zubar et Valbuena sont remplacés poste pour poste par Zenden et Ben Arfa. Le numéro 20 se fait remarquer d’entrée avec une belle percée et un tir. Néanmoins, Gignac ouvre rapidement le score après un double cadeau d’Hilton. Les Olympiens reviennent assez rapidement au score sur une tête contrée de Niang et poussent pour prendre l’avantage. Sur un contre, les Toulousains s’amusent avec une défense ridicule et reprennent l’avantage. Quelques secondes plus tard, les Marseillais ont la réussite d’égaliser sur un centre contré de Niang. La pression en fin de match est très forte, notamment après l’entrée de Wiltord à la place de Ziani, mais Carrasso est impérial et permet aux siens de ramener un 2-2 du Vélodrome.
Steve Mandanda (4.5) : le portier olympien n’a rien eu à faire mais s’est incliné à deux reprises, bien peu aidé par ses défenseurs. Il a aussi eu la réussite de voir un autre tir de Gignac passer de peu à coté de son poteau et une tête de Mathieu juste au-dessus de sa transversale.
Charles Kaboré (5) : encore aligné sur le flanc droit de la défense, il a été volontaire et appliqué mais il n’a pas les qualités de débordements pour être efficace dans ce genre de rencontre à domicile où il faut proposer des solutions dans le dos de ses milieux et ses attaquants. De plus, défensivement, il a encore fait quelques imprécisions de placement comme sur le second but toulousain.
Ronald Zubar (4.5) : étonnamment encore titulaire au poste d’arrière gauche alors qu’il fallait des qualités offensives pour épauler les milieux, il a été solide défensivement mais bien trop maladroit et imprécis quand il passait la ligne médiane. Il est logiquement sorti après 45 minutes.
Boudewijn Zenden (4.5) : il a donc joué la deuxième mi-temps et a apporté ses qualités techniques dans les débordements et les centres mais il a eu énormément de mal défensivement sur les contres face au puissant et technique Braaten. L’exemple le plus flagrant est l’action du second but où il joue atrocement mal la ligne et où il glisse. Comme à droite avec Bonnart, l’absence de Taiwo est criante sur cette rencontre où leurs remplaçants sont loin, très loin du niveau des titulaires.
Renato Civelli (6) : l’Argentin a montré son agressivité habituelle et n’a pas été pris à défaut par Gignac qui a préféré titiller l’autre stoppeur olympien. Néanmoins, il a fait quelques erreurs de positionnement à des moments clef. En fin de match, il a été l’un des plus motivés pour tenter de l’emporter et pousser ses coéquipiers.
Vitorino Hilton (4) : il a fait une bonne première mi-temps où il a maitrisé Gignac malgré de nombreux duels très physiques. Par contre, sa seconde période a été catastrophique avec une erreur grossière de relance sur le premier but puis il se fait ridiculiser par Gignac dans la surface. Quelques minutes plus tard, il est encore dépassé mais l’avant-centre du TFC loupe le cadre. Sur le second but des Haut-Garonnais, il est monté mais une de ses remises de la tête a été à l’origine du contre des Violets.
Lorik Cana (6.5) : le capitaine a montré une combativité de tous les instants avec de très bonnes interventions, des tacles rageurs et une incroyable envie de gagner. Par contre, il a manqué de lucidité à quelques reprises avec notamment un tacle rageur mais maladroit dans la surface sur le second but et une frappe lointaine au but dans les derniers instants alors qu’il aurait du donner le ballon à un des ses partenaires.
Benoit Cheyrou (5) : très effacé dans le jeu et surtout à la récupération, on ne l’a vu que dans des positions offensives avec un tir lobé très dangereux, une frappe puissante détournée par Carrasso et surtout une percée plein axe en fin de match où il passe Cetto en le lobant mais où il loupe sa frappe du bout du pied.
Karim Ziani (4.5) : l’Algérien a été peu souvent à son avantage si ce n’est sur quelques actions où il a quitté son poste de milieu droit, comme sa percée sur l’aile gauche en première mi-temps conclu par un centre ou sur plusieurs tentatives dans l’axe après la pause. De façon assez étrange, il n’a cédé sa place qu’en toute fin de rencontre.
Sylvain Wiltord (non noté) : il a donc joué les dernières minutes mais n’a pas eu le temps de faire pencher la balance.
Mathieu Valbuena (4.5) : le numéro 28 a évolué milieu offensif axial, penchant souvent à gauche quand Niang montait d’un cran pour jouer second attaquant. Il a été remuant mais guère dangereux durant les 45 minutes qu’il a passées sur le terrain. Il a tout de même failli ouvrir le score mais son tir a été sauvé de la tête par Cetto. Il est, sans surprise, sorti à la pause.
Hatem Ben Arfa (6) : l’ancien Lyonnais a donc pris la place et le poste du numéro 28 pour la seconde mi-temps. Sur sa première action, il a transpercé la défense mais a buté sur Carrasso. Il a amené de la percussion, de la technique et du mouvement, ce qui manquait à son équipe en première période. Par contre, il n’est jamais parvenu à faire la décision et n’a donc pas permis aux siens de s’imposer.
Mamadou Niang (5.5) : il a évolué ailier gauche ou attaquant et a été discret durant les 45 premières minutes, revenant très peu défendre et créant donc pas mal d’espace entre les lignes phocéennes. En seconde mi-temps, il a par contre été beaucoup plus présent et dangereux mais il a souvent fait briller Carrasso alors qu’il était en bonne position. Il a par contre eu une énorme réussite vu qu’il égalise sur une tête contrée par le dos de son garde du corps et, sur le second but, son centre est détourné dans son but par Cetto. Par contre, il a beaucoup trop râlé et a été très déficient dans le repli défensif.
Brandao (5) : toujours dans son rôle de pivot, il a pris beaucoup de ballons dans les airs et est revenu au milieu pour toucher quelques ballons dans les pieds. Il n’a jamais réussi à déstabiliser l’arrière garde toulousaine et a fait beaucoup moins de travail défensif comparé à ses précédentes sorties.
Heureusement que Niang a été très heureux sur ses deux buts car sinon Toulouse aurait pu logiquement repartir du Vélodrome avec trois points après une prestation collective solide avec deux joueurs, Carrasso et Gignac, décisifs.
Les Olympiens n’ont encore fait que réagir au lieu d’agir, courant après le score à deux reprises et montrant une médiocrité technique effrayante pour un candidat aux premières places du championnat. De plus, le travail défensif des attaquants a été inexistant et ces mêmes attaquants ont fait briller leur ancien coéquipier dans le but toulousain. Les prestations individuelles ont été trop moyennes pour l’emporter avec le seul Lorik Cana qui a montré l’exemple du début jusqu’à la fin. Vitorino Hilton est quant à lui l’auteur d’une piteuse deuxième mi-temps qui pourrait coûter cher, très cher au moment des comptes finaux…
Il faudra être bien meilleur dans dix jours à Nice pour l’emporter et espérer atteindre définitivement l’objectif de la Ligue des Champions car la Coupe de l’UEFA est quasi-mathématiquement acquise avec ce match nul. Néanmoins quand on voit la maladresse devant le but adverse, la pauvreté technique générale, la faiblesse des arrières latéraux de fortune et surtout l’incapacité d’agir, de faire le jeu, d’ouvrir le score, il sera bien difficile de décrocher le titre de Champion de France.