Dans son obsession du résultat, Didier Deschamps a depuis plusieurs mois oublié l’importance du fond de jeu. Sans plaisir sur le terrain, les olympiens arpentent le gazon en quête de sensations qu’ils ne trouvent pas. A cet égard, Lucho Gonzalez est un bon exemple. Déterminant la saison passée pour le doublé, l’argentin n’est que l’ombre de lui-même depuis des mois. Seuls Steve Mandanda et Mathieu Valbuena jouent à leur meilleur niveau depuis le début de saison. Concentrés sur les tâches défensives, les olympiens restent pendus à un exploit individuel des attaquants ou un coup du sort pour ramener la victoire. Très insuffisant pour être champion !
Un collectif absent
Inefficaces dans l’utilisation du ballon, peu en mouvement, les Marseillais se sont montrés bien moins à leur avantage que les nordistes qui avaient pourtant un match de 120 minutes dans les jambes face à Lorient en Coupe de France mercredi. Peu disponibles pour le porteur de balle, sans capacité à presser collectivement et sans inspiration dans la passe ou le mouvement, les olympiens ont été très en deçà des attentes légitimes pour un tel enjeu au Stade Vélodrome. Mais le plus inquiétant est que ce n’est pas un cas isolé. Cela fait des mois que tous les observateurs répètent que l’OM joue mal mais Deschamps, Cissé ou Diawara ne semblent pas préoccupés par la reproduction de ce niveau de jeu médiocre. Bien sûr ils ne déméritent pas en terme comptable mais ils déçoivent dans l’utilisation du ballon.
Lucho et les coups de pied arrêtés
Bon la saison dernière dans cet exercice, l’international argentin s’avère très décevant actuellement. Avec la confiance indéfectible de son entraineur, Lucho continue pourtant depuis 6 mois de tirer les coups de pied arrêtés ! Incompréhensible d’autant que Benoit Cheyrou est bien meilleur dans cet exercice actuellement comme on l’a vu en seconde période notamment. L’ancien auxerrois rongeait d’ailleurs une nouvelle fois son frein sur le banc de touche ! On ne sait pas pourquoi Deschamps n’aime pas Cheyrou mais en tout cas, ce choix n’a rien de rationnel et ressemble plus à un problème relationnel qu’à autre chose. C’était déjà le cas avec Valbuena la saison dernière.
Halte aux excuses
A chaque contre-performance des Marseillais, on peut lire çà et là du côté des supporters olympiens une litanie d’excuses qui exemptent Didier Deschamps de toute responsabilité. Or en ne voulant pas partager le sportif au sein du club (comme il l’avait déjà fait à Monaco puis à la Juventus), le coach phocéen endosse nécessairement toute la responsabilité des résultats du club. D’ailleurs, si Deschamps ne souhaitait pas voir Mamadou Niang partir, il lui suffisait de mettre sa démission dans la balance. Si Deschamps ne croit pas pouvoir travailler avec Anigo, qu’il fasse alors comme Tigana avec Pavon ! De la même façon, si Deschamps voulait absolument Fabiano et Diarra, il pouvait aussi mettre sa démission dans la balance. Prendre ses responsabilités ou se taire sont les deux seuls choix.
Rappelons aussi que pour sa première année au club, Deschamps a fait passer la masse salariale de 72.3 à 87.2 millions d’euros pour la saison 2009/2010 sans pour autant faire de plus-values conséquentes sur les joueurs vendus (l’OM a même perdu de l’argent). Deschamps a eu donc le maximum de ce que pouvait donner le club à son entraineur avec aujourd’hui un seuil de rentabilité atteint.
Quel avenir ?
Malgré ce constat qui pourrait laisser penser que l’OM est sur les mauvais rails, Marseille reste en course et Deschamps parait le mieux placé pour mener le club au titre. Il en a tout cas les moyens avec un effectif pétri de qualité. Les joueurs doivent aussi prendre conscience qu’aucun d’entre eux n’est à son meilleur niveau (hormis Mandanda actuellement) et qu’il est temps de tout mettre en oeuvre pour que cela change. Sans tout cela, Marseille passera à côté de sa saison et sera promis à des lendemains qui déchantent.