Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’OM est en situation délicate alors que s’amorce le sprint final de la saison 2011-2012. Sauf improbable retournement de situation, Marseille se contentera d’Europa Ligue l’année prochaine. Encore engagé dans quatre compétitions, le club phocéen ne dispose clairement pas de l’effectif suffisant pour ses ambitions. Comment en est-on arrivé là ? Le tableau n’est pas tout noir concernant ce recrutement 2011 (cf Nkoulou et Amalfitano). Néanmoins, les erreurs s’accumulent et l’OM paie la politique de grosse dépense menée lors des années Dassier, quand le club se croyait tenu par des Qataris :
Antonio Pintus : préparation à l’ancienne
Voulu par la Dèche, l’Italien a remplacé un Christophe Manouvrier qui obtenait pourtant d’excellents résultats et avec qui les Phocéens n’avaient que peu de blessures et de temps « faibles ». On se souvient notamment des fins de saison en boulet de canon. Résultat ? Quand d’autres clubs, comme le Barça, privilégie des intersaisons « soft », les Marseillais ont droit à une préparation à l’Italienne des années 90. Le bilan est piteux. Encore plus que l’année passée, les joueurs éprouvent des soucis à être physiquement au top, quand les blessures musculaires prolifèrent. Finalement l’herbe n’est pas forcément plus verte de l’autre côté des Alpes…
Didier Deschamps : la politique du jour le jour
A force de ne se projeter que sur le court terme, le natif de Bayonne se retrouve avec des caisses vides et un effectif considérablement amoindri. Si erreur il y a eu, elle provient du fait d’avoir difficilement appréhendé les variantes qu’impliquent la gestion d’un club soumis au contrôle de la DNCG. Même s’il n’est pas directement responsable des finances marseillaises, l’ancien capitaine de Goethals a opéré de gros changements au sein de l’effectif depuis sa venue. L’âge moyen de l’équipe a notamment fait un bon assez considérable, d’où les difficultés à faire des plus-values, et sa tendance à ne vouloir que des colosses aux pieds carrés finit par exaspérer. Va-t-on changer la devise du club ?
André-Pierre Gignac : des millions pour des cacahuètes
Sa réputation de mangeur de saucisson l’a clairement mis en difficulté la saison dernière, lors de laquelle il s’est rapidement fait une place douillette sur le banc. Malgré les 25 millions (d’après Labrune) investis sur lui, Didier Deschamps ne lui a jamais véritablement donné les clés du jeu offensif phocéen. Cette année, le faux-départ à Fulham est certainement responsable des tensions qui l’ont opposé à son coach en novembre. Pour le moment, le Toulousain constitue le pire transfert de l’histoire du club : on frôle un ratio de 2 millions le but. Espérons qu’il trouve la force de caractère pour se relever et que son corps lui permettra un jour de guérir du syndrome Robben.
Gabriel Heinze : le bateau qui vire le capitaine
Ses propos lâchés dans L’Equipe du 4 mars mettent une nouvelle fois en cause l’amateurisme de Jean-Claude Dassier, lequel a clairement plombé l’OM en deux ans de présidence. Si l’Argentin a parfois été pointé du doigt pour quelques performances moyennes, on constate aujourd’hui que ses remplaçants ne permettent pas au club de garder le haut du classement. L’an passé, certains joueurs reprochaient, sous couvert d’anonymat, son autoritarisme. Sa hargne et sa haine de la défaite manquent pourtant dans le vestiaire et sur le terrain, où par période, les Phocéens, transformés en agneaux, se font marcher dessus. Gaby savait placer le tacle qu’il fallait, quand il le fallait, pour écoeurer l’adversaire et éviter la sanction de l’arbitre.
La suite à découvrir demain …