Les grands Olympiens : Rudi Völler

Après avoir commencé par Basile Boli et Chris Waddle il y a quelques mois, OMplanète continue sa série de portraits d’anciens illustres Olympiens. Le but n’est pas de faire les vieux combattants pour dire « c’était mieux avant » mais bien de faire découvrir aux plus jeunes ce qu’ils n’ont pas connu : des saisons réussies avec […]

Après avoir commencé par Basile Boli et Chris Waddle il y a quelques mois, OMplanète continue sa série de portraits d’anciens illustres Olympiens. Le but n’est pas de faire les vieux combattants pour dire « c’était mieux avant » mais bien de faire découvrir aux plus jeunes ce qu’ils n’ont pas connu : des saisons réussies avec de nombreux trophées gagnés par des joueurs talentueux.

Völler en bref
Rudolf Völler est né à Hanau le 13 avril 1960. Fils d’ouvrier, il est repéré en 1977 par Hermann Nuber et ne tarde guère de rejoindre le club Kickers Offenbach (77-80). Trois saisons, 73 matchs et 18 buts plus tard, il est recruté par Munich 1860 (80-82) avec qui il marque 46 buts en 70 rencontres. Auréolé d’un titre de meilleur buteur de seconde division, Rudi Völler s’envole alors pour un club plus en rapport avec ses ambitions : le Werder de Brême (82-87). Dauphin de Hambourg lors du championnat 1982, il obtient tout de même le sacre de meilleur buteur de Bundesliga. Il fait finalement ses débuts en équipe nationale de RFA face à la Finlande le 17 novembre 1982 et remplace à cette occasion Lothar Matthäus. Il dispute sa première grande compétition à l’occasion de l’Euro 84. Malgré ses 2 buts, la RFA ne passe pas le premier tour. Appelé à participer à la Coupe du Monde 86, il inscrit 3 buts malgré son statut de remplaçant, dont un en demi-finale contre la France et un en finale contre l’Argentine (la RFA s’incline cependant). Il est transféré en 1987 à l’AS Rome (87-92). Il a inscrit 97 buts en 137 rencontres sous le maillot du Werder. En 1988, il est éliminé en demi-finale de l’Euro par les Pays-Bas. Il marque 2 buts au cours de la compétition. Elément prépondérant de son équipe, il participe au Mondial italien de 1990 au cours duquel il inscrit 3 buts. Il est sacré champion du Monde à Rome dans le Stade Olympique où il évolue en club. Lors de la finale il provoque le pénalty de la victoire, il est alors à son apogée. Après avoir joué 142 matchs et marqué 44 buts avec la Roma, il s’envole pour Marseille (92-94) avec qui il est sacré champion de France et d’Europe 1993 (73 matchs et 28 buts en deux saisons). Il défend une nouvelle fois les couleurs de son pays à l’occasion de la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis mais le duo Riedle/Klinsmann lui est souvent préféré. Il inscrit tout de même 2 buts lors de l’épreuve. Toujours en 1994, il rejoint le Bayer Leverkusen (94-96) dont il porte le maillot durant ses deux ultimes saisons en tant que joueur (62 matchs, 26 buts).
Entraîneur du Bayer Leverkusen (00) puis sélectionneur national (00-04), il s’illustre notamment lors du Mondial 2002 au cours duquel il amène la Mannschaft jusqu’en finale. Il enchaîne en entraînant l’AS Rome (04) puis de nouveau le Bayer Leverkusen (05) dont il est encore aujourd’hui directeur sportif.
En terme de palmarès, Rudi Völler se montre très sélectif. Outre ses trophées individuels (meilleur buteur Bundesliga 1983, joueur allemand de l’année 1983, meilleur buteur Bundesliga 2 1982), l’allemand ne remporte que quatre titres : la coupe d’Italie 1991, la Coupe du Monde 1990, le championnat de France et la Ligue des Champions 1993.
Sélections de la RFA et de l’Allemagne confondues, il a disputé 90 rencontres et inscrit 47 buts pour son équipe nationale. Il a participé à trois Coupes du Monde (1986, 1990 et 1994).

Les années phocéennes
Recruté par Bernard Tapie lors du mercato estival 1992, il arrive dans un Olympique de Marseille en pleine transition car dépossédé de trois joueurs clés à savoir Jean-Pierre Papin, Carlos Mozer et Chris Waddle. Si l’international allemand réalise un bon début de saison, l’Olympique de Marseille peine à retrouver le niveau qui était le sien l’an passé. C’est finalement le premier match de Ligue des Champions disputé à Glasgow qui lancera la saison la saison phocéenne. Les Olympiens remontent peu à peu dans le classement de Division 1, laminent le FC Bruges et le CSKA Moscou en C1 éliminant de la sorte les Glasgow Rangers. Deux matchs historiques clôturent finalement l’année : le premier n’est rien moins que le sacre des Marseillais en finale de la Ligue des Champions face au grand Milan (1-0), le second est la victoire dans le match décisif disputé face au Paris-SG dans un Vélodrome en folie (3-1) assurant la victoire en championnat. En termes de résultats l’OM est alors à son apogée. Le Renard des Surfaces a réussi à imposer son style sur le vieux port, inscrit la bagatelle de 22 buts en 44 rencontres disputées et forme avec Alen Boksic l’une des attaques les plus redoutées du continent.
Malgré un effectif toujours plus pléthorique, l’année suivante restera à jamais comme l’une des plus sombres de l’histoire de l’Olympique de Marseille. L’affaire VA/OM secouant les coulisses marseillaises, les Olympiens terminent second du championnat, sont exclus des Coupes d’Europe et relégués en Division 2 à l’issue de la saison. Rudi Völler n’inscrit que 6 buts en 29 matchs, se sacrifiant notamment pour son nouveau partenaire d’attaque, le jeune Sonny Anderson, et quitte un club en dépression, lors de l’été suivant.

Tops et flops du Renard des Surfaces
Attaquant roublard, rusé et efficace, Rudi Völler est le buteur allemand numéro un des années 1980. Véritable terreur pour les gardiens, il est à l’affut de la moindre erreur ou opportunité lui permettant d’aller inscrire un but. Egalement dribbleur et pourvu d’une frappe précise, il règne en maître dans les surfaces de réparation. Son jeu de tête est également de très bonne qualité malgré sa taille moyenne (1m79 – 77kg), le rendant ainsi dangereux en permanence et sur toutes les phases d’attaques imaginables. Sa vitesse de pointe n’étant pas son atout principal il sait se faire oublier durant de longues minutes afin d’être décisif à l’instant crucial.
Généralement très bon tireur de pénalty, il en manque néanmoins deux face à Bruno Martini au cours du match OM-AJA de 1992. Il inscrit à cette occasion un doublé sur des actions de jeu, permettant à son club de s’imposer et illustrant de la sorte sa force de caractère.

Gestes de légende
OM-ASSE 1993 : Joseph-Antoine Bell, emblématique gardien des Verts et de l’équipe du Cameroun, se prépare à dégager le ballon quand, avec beaucoup d’adresse, Rudi Völler le lui subtilise et inscrit tranquillement l’un des deux buts de la victoire marseillaise (2-0). Ce geste, si représentatif des qualités du joueur allemand et déjà tenté contre ce même gardien, reste dans toutes les mémoires.
OM-PSG 1993 : alors que le Paris Saint-Germain a pris l’avantage au score et que l’OM n’est pas loin de sombrer physiquement après trois jours terribles passés à fêter le titre de champion d’Europe, Rudy Völler inscrit le but égalisateur qui galvanise ses coéquipiers. Marseille s’impose finalement 3-1, s’appropriant ainsi le titre de champion de France.