Les grands olympiens : Robert Pirès

Né le 29 octobre 1973 à Reims, Robert Pirès débute le football à l’ES Saint-Anne. Très vite repéré par le Stade de Reims, il intègre le centre de formation du club champenois en 1989. Il reste trois ans à Reims avant que Carlo Molinari, président influent du FC Metz, ne le convainque de rallier Metz […]

Né le 29 octobre 1973 à Reims, Robert Pirès débute le football à l’ES Saint-Anne. Très vite repéré par le Stade de Reims, il intègre le centre de formation du club champenois en 1989. Il reste trois ans à Reims avant que Carlo Molinari, président influent du FC Metz, ne le convainque de rallier Metz en 1992. Ce premier contrat professionnel lance littéralement sa carrière puisqu’il devient rapidement un des éléments moteurs des Grenats, où il forme un duo redoutable avec Cyrille Pouget, un binôme explosif surnommé les « PP Flingueurs ». Après six ans en Moselle – et pas moins de 43 buts en 162 matchs – c’est l’heure du grand saut. Metz termine le championnat à la deuxième place et Pirès est convoqué pour la Coupe du Monde en France. Sa fulgurante ascension a tapé dans l’oeil de Rolland Courbis, qui le fait signer à l’Olympique de Marseille, alors que les plus grands clubs européens lui font la cour. Pirès porte le maillot marseillais de 1998 à 2000. Mais après une deuxième saison compliquée en terme de résultats et pris en grippe par les supporters, le milieu de terrain international demande un bon de sortie à Robert Louis-Dreyfus qui accepte son départ pour Londres. Pirès signe à Arsenal où il intègre la French Connexion constituée par Arsène Wenger. Gunner de 2000 à 2006, Robert Pirès prend véritablement une nouvelle dimension à Londres. Element clé du dispositif d’Arsenal, il progresse d’année en année au point d’être nommé MVP de Premier League dès sa deuxième saison en 2001-2002. Une véritable reconnaissance. En tout, Pirès aura joué à 284 reprises et marqué 84 buts sous le maillot d’Arsenal. Mais ses blessures à répétition et le projet de rajeunissement de l’effectif prôné par Wenger marquent une cassure dans son histoire d’amour londonienne. Pirès quitte Londres en 2006 pour l’Espagne. Il signe à Villarreal où il évolue encore aujourd’hui.
Sélectionné à 79 reprises en équipe de France, pour laquelle il a marqué 14 buts, il n’a plus été convoqué depuis 2004.
Son palmarès est assez éloquent : Coupe du Monde 1998, Euro 2000, Coupe des Confédérations 2001 et 2003, Coupe de la Ligue 1996, vice-Champion de France 1998 et 1999, finaliste de la Coupe UEFA 1999, Community Shield 2004, finaliste de la Coupe d’Angleterre en 2001, Coupe d’Angleterre 2002, 2003 et 2005, Champion d’Angleterre 2002 et 2004, finaliste de la Ligue des Champions 2006. Par ailleurs, Pirès a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1998.

Les années phocéennes
Après une Coupe du Monde 1998 remportée mais où il a passé le plus clair de son temps sur le banc de touche, Pirès débarque à Marseille avec, certes, un statut de champion du Monde, mais aussi d’espoir du football qui doit enfin confirmer. Très vite repositionné milieu offensif par Rolland Courbis, l’ex-attaquant messin ne tarde pas à confirmer les attentes qu’il suscite au sein d’un effectif de très grande qualité (Ravanelli, Maurice, Dugarry, Blanc, Luccin). Sa première saison est remarquable puisqu’il prend part d’une manière très influente à la bonne tenue de l’OM, qui termine vice-Champion de France et n’est battu qu’en finale de la Coupe de l’UEFA par Parme. Pirès joue 34 matchs de championnat et 11 de Coupe d’Europe, pour 9 buts toutes compétitions confondues. Il s’affirme au sein de l’effectif marseillais et c’est fort logiquement qu’à la suite du départ de Laurent Blanc, Courbis lui confie le capitanat. Mais rien ne se passe comme prévu. L’OM rate son championnat malgré de belles sorties en Ligue des Champions, avec notamment des victoires mémorables contre Manchester United ou Chelsea. À l’automne, le club est à la dérive et Courbis est débarqué au profit de Bernard Casoni. Le mal semble profond et la cassure semble définitive quand, le lendemain d’une défaite humiliante à St Etienne (1-5), les supporters caillassent les voitures des joueurs à la Commanderie et profèrent des menaces à ceux-ci. Pirès termine la saison mais a déjà la tête ailleurs. L’OM termine 15e. Lors de ce deuxième exercice, Pirès joue 43 matchs pour seulement 4 petits buts. Il quitte l’OM en juin 2000, après avoir obtenu l’accord de Robert Louis-Dreyfus, pour s’engager avec Arsenal.

Tops et flops de Robby
Attaquant reconverti en meneur de jeu ou milieu de terrain excentré, très rapide, technique, et adroit devant les buts, Pirès a toute la panoplie du footballeur de la fin du XX e siècle. Travailleur et introverti, il préférait le boulot à l’entraînement plutôt que les sorties médiatiques. C’est ce côté timide qui l’a desservi à Marseille quand on lui a confié le brassard. Cette fonction lui pesa plus qu’autre chose et il ne put confirmer les bonnes dispositions entrevues la première année. Car il fut étincelant lors de la saison 1998-1999.
Mais les relations tendues avec les supporters et les résultats accablants lors de sa deuxième saison le poussent à quitter le club en 2000 pour rejoindre Arsenal, où il explose littéralement et devient un international en puissance.

Geste de légende
– OM-Chelsea 2000 : Côté droit de l’attaque marseillaise, Pirès déborde Babayaro en puissance et place une frappe terrible au niveau des six mètres sur la ligne latérale de la surface, juste avant le retour désespéré de Denis Wise. Le ballon tape le poteau gauche puis le poteau droit d’Ed De Goey, le gardien hollandais de Chelsea, avant de rentrer dans les filets. Magique !