Les grands Olympiens : Jean-Pierre Papin

Jean-Pierre Papin est né le 5 novembre 1963 à Boulogne-sur-mer. Formé à l’INF Vichy, il démarre sa carrière professionnelle à Valenciennes en 1984 où il inscrit 15 buts en 33 matches. Rapidement repéré par le voisin belge du FC Bruges, l’avant-centre évolue une année outre-Quiévrain (85-86) marquant au passage 25 buts. De telles performances ne […]

Jean-Pierre Papin est né le 5 novembre 1963 à Boulogne-sur-mer. Formé à l’INF Vichy, il démarre sa carrière professionnelle à Valenciennes en 1984 où il inscrit 15 buts en 33 matches. Rapidement repéré par le voisin belge du FC Bruges, l’avant-centre évolue une année outre-Quiévrain (85-86) marquant au passage 25 buts. De telles performances ne laissent pas insensible un certain Bernard Tapie, président ambitieux et fraîchement débarqué sur la Canebière. Jean-Pierre Papin s’engage alors avec l’OM où il restera de 1986 à 1992 avant de rejoindre le grand Milan AC (92-94) auréolé d’un ballon d’or. Celui que l’on surnomme JPP poursuit son chemin au Bayern Munich (94-96) avec moins de réussite avant de finir sa carrière aux Girondins de Bordeaux (96-98) et de la conclure dans un relatif anonymat à Guingamp (98-99). C’est ensuite en tant qu’entraîneur que Jean-Pierre Papin revient dans le monde du ballon rond, tout d’abord à Arcachon (2004-2006, DH puis CFA2), puis à Strasbourg (2006-2007, L2), au RC Lens (2007-2008, L1) et enfin à Châteauroux (2010). La reconversion de l’ancien goléador n’est pour l’instant pas franchement couronnée de succès.

Au cours de sa carrière de joueur, Jean-Pierre Papin revêt à 54 reprises le maillot de l’Équipe de France de 1986 à 1995 pour un total de 30 buts. Malgré des débuts en fanfare à la Coupe du Monde 1986 où la France termine à la 3ème place, son efficacité à la pointe de Bleus n’a pas été évidente, ratant successivement les qualifications pour le Mondiale italien (1990) et la World Cup aux USA (1994). Le bilan de ses troupes à l’Euro 92 n’est guère plus reluisant, les Bleus quittant la compétition sans sortir des phases de poules malgré un parcours sans faute lors des éliminatoires. À titre individuel, il remporte le Ballon d’or 1991 et demeure à ce jour l’unique joueur ayant reçu cette distinction suprême tout en évoluant dans le championnat de France. Il termine aussi meilleur buteur du championnat de France pendant cinq années de suite de 1988 à 1992 avec l’Olympique de Marseille. Son palmarès en club est marqué par une Ligue des Champions (Milan AC 1994), une Coupe de l’UEFA (Bayern Munich 1996), quatre titres de Champion de France (OM 1989, 1990, 1991, 1992), deux titres de Champion d’Italie (Milan AC 1993, 1994), une Supercoupe d’Italie (Milan AC 1992), une Coupe de Belgique (FC Bruges 1986), et une Coupe de France (OM 1989).

Les années phocéennes

Tout ne fût pas rose dès le début pour l’attaquant. Maladroit face aux buts pour sa première saison (86-87, 13 buts en 33 matchs), il devient rapidement « J’en Peux Plus » pour de nombreux supporters. Mais c’est sans compter sur la pugnacité de l’homme qui dès lors mettra les bouchées doubles, s’imposant chaque jour des séances personnalisées pour travailler la finition quand ses camarades quittaient l’entraînement. C’est ainsi que naît « JPP ». Dès la saison suivante (87-88), il porte son total à 19 buts en 37 matchs. Assez pour finir meilleur buteur de D1, mais encore trop peu au sein d’un OM qui ne finit que 6ème. Puis vient l’année de la consécration collective, 88-89 (22 buts en 36 matchs, meilleur buteur de D1), une saison qui reste celle du doublé Championnat / Coupe de France. En 89-90, Jean-Pierre Papin et l’OM conservent leur trophée respectif (Championnat / Meilleur buteur) et l’attaquant affole alors les statistiques avec pas moins de 30 buts en D1. Mais cet exercice demeure aussi celui de la fameuse demi-finale de Coupe d’Europe face au Benfica du très manuel Vata. Suit la saison 90-91, un troisième titre national consécutif pour un OM toujours emmené par un JPP meilleur buteur (23 buts en 36 matchs) et Ballon d’Or, une saison où l’OM fût si proche d’un premier titre européen à Bari après s’être débarrassé du Milan AC en quart de finale, notamment grâce au but inscrit par son numéro 9 à San Siro qui permit de conserver l’espoir à l’issu du match aller (1-1). Sixième et dernière saison du capitaine et buteur olympien, 91-92 est l’occasion d’un ultime et quatrième titre en blanc, l’occasion aussi de rappeler une cinquième fois de suite qu’il est LE buteur du championnat de France (27 buts en 37 matchs). Un dernier match au Vélodrome face à l’AS Cannes et des adieux émouvants viennent clore le chapitre marseillais de l’attaquant.

Les tops et les flops de JPP

Machine à marquer, l’ancien attaquant et capitaine de l’OM restera un des joueurs les plus prolifiques de l’histoire olympienne, ce qui lui vaudra une place d’honneur dans le « 11 des 110 ans de l’OM ». Sa précision, son sens du placement et la puissance de ses frappes resteront des modèles du genre.
Coté flops, outre sa première année difficile, on retiendra surtout son geste déplacé en finale de C1 lorsqu’il lève le pied à hauteur de la poitrine de Barthez. Un geste de frustration immédiatement réprimandé par ses anciens camarades, Di Meco en tête.

Les gestes de légendes

On compte par dizaines les gestes qui ont porté Jean-Pierre Papin au Panthéon du football français et international, s’offrant même le luxe de la paternité de la « Papinade », cette reprise de volée depuis la droite des buts et qui finissait invariablement au fond des filets. Le cauchemars des gardiens, le rêve des supporters. Sans être la plus impressionnante, celle à Milan en 1991 sur un service Waddle restera une des plus décisives.

Au rang des Josip Skoblar et autres Gunnar Andersson, Jean-Pierre Papin demeure dans la légende phocéenne et aspire aujourd’hui à une place dans l’organigramme du club. L’entendra-t-on du coté de La Commanderie ?