Sochaux, Rennes, Monaco, PSG, Saint-Etienne. Ces cinq clubs sont les victimes d’une même équipe. Jusque là rien de bien surprenant. Mais, on parle d’une équipe tout juste promue en Ligue 1 : Grenoble. Rajoutez à cela quatre nuls contre Valenciennes, Caen, Lille et Lorient. Cela porte le total d’équipes à avoir concédé des points à neuf. En douze journées. Grenoble étonne. Le club isérois est la sensation de ce début de saison. Destinés à la zone rouge, décriés par leur manque de moyens, les membres du GF38 ont réussi un excellent premier tiers de championnat, ce qui les exclut aujourd’hui – peut-être provisoirement – de la course à la descente. S’appuyant sur des joueurs de caractère et d’expérience, voire revanchards, Mecha Bazdarevic a trouvé la bonne formule et son équipe surprend. À l’image de Lille il y a quelques années, Le Mans ou Nancy plus récemment, Grenoble pourrait être la belle surprise de cette Ligue 1.
Samedi, dans le très esthétique Stade des Alpes, c’est l’OM qui vient se frotter à cette formation qui ne doute de rien. Il faut dire que les résultats plaident en faveur du club Alpin au moment d’examiner son bilan initial dans ce championnat. Grenoble compte dix-neuf points. En étant un minimum perspicace, on peut affirmer qu’en un tiers du parcours, les Isérois ont validé près de la moitié des unités qu’ils doivent rafler sur l’ensemble pour sauver leurs têtes au haut niveau. Autant dire qu’ils peuvent voir venir. Il leur reste vingt-six matchs pour prendre encore entre vingt-trois et vingt-cinq points. Soit entre 0,88 et 0,96 point par match. Un programme loin d’être effrayant.
Mais sur quoi se base cette réussite ? Le GF38, rebaptisé ainsi suite à la fusion du FC Grenoble et du Norcap Grenoble en 1997, a été mis en vente au début des années 2000. La municipalité n’arrivait plus à assumer l’actionnariat. C’est alors qu’une solution inattendue est arrivée. Le groupe japonais Index Corporation a racheté le club fin 2004, plaçant Kazutoshi Watanabe à sa tête. L’ambition est alors revenue dans l’Isère. D’exploits en exploits, le club a accédé à la Ligue 1. Mais, face à la concurrence des grosses écuries de l’élite, Bazdarevic et sa direction ont du recruter malin. Les Wimbée, Flachez, Vitakic, Robin, ou Akrour, ont donc été rejoint par les Batlles, Moreira, Jemmali et Courtois. À défaut de clinquant, il s’agit de joueurs de devoir, reconnus pour leur professionnalisme. Grenoble est donc une équipe de métier, qui ne se laissera pas marcher dessus. Pourtant, ses derniers résultats à domicile sont moins flamboyants. Et, sur ses trois défaites, le GF38 a perdu deux fois dans son stade. Une aubaine pour l’OM ?
De son côté, l’OM va mieux. Après la vilaine spirale engendrée par la défaite à Eindhoven, les marseillais ont su se ressaisir au bon moment. Saint-Etienne et le PSV ont fait l’amère expérience de la puissance offensive phocéenne retrouvée. 3-1 et 3-0 : deux scores sans appel. Des résultats qui rappellent aux plus sceptiques ou braqués que l’OM possède la meilleure attaque du championnat. Même sans grand buteur (sic), Marseille carbure. Le trio Ben Arfa-Koné-Niang semble enfin rodé et Ziani ajoute sa pierre à l’édifice un cran plus bas. Ce qui amène sans surprise un joueur aussi talentueux que Mathieu Valbuena sur le banc. Et cantonne Zenden et Grandin aux postes de remplaçants de luxe. La défense balbutiante peut à nouveau compter sur Mandanda, en net regain de forme ces derniers jours. Tous les voyants semblent donc au vert pour aller chercher un résultat dans les Alpes. L’OM aime les défis. L’OM aime les combats, cette saison. Grenoble va lui en proposer un. Aux Olympiens de se montrer à la hauteur. Ce match-là ressemble à match charnière, à un tournant de la saison. Il serait bon d’en faire quelque chose.
C’est donc un vrai test que va passer l’OM à Grenoble. Le résultat de ce match va conditionner la suite du championnat pour les deux équipes. Le GF38 a les armes pour se sauver. Une victoire – de prestige – peut lui faire croire en un combat pour l’Europe. Un nul sera un point de plus ajouté dans sa course – bien avancée – au maintien. Une défaite sera jugée normale. À Marseille, malgré le début de saison tonitruant de l’adversaire, tout autre résultat qu’une victoire pourrait relancer le doute. Aux armes !