Fabien Barthez, le divin chauve

Fabien Barthez est né le 28 juin 1971 à Lavelanet, dans l’Ariège. Enfant d’une famille de rugbymen – son père était demi d’ouverture à Narbonne, l’enfant hésite un moment entre le ballon ovale et le ballon rond. Finalement, il opte pour le football. Son premier entraîneur décide de le fixer gardien de but, un poste […]

Fabien Barthez est né le 28 juin 1971 à Lavelanet, dans l’Ariège. Enfant d’une famille de rugbymen – son père était demi d’ouverture à Narbonne, l’enfant hésite un moment entre le ballon ovale et le ballon rond. Finalement, il opte pour le football. Son premier entraîneur décide de le fixer gardien de but, un poste qu’il ne quittera plus, malgré ses qualités complètes de joueur de champ. À 15 ans, il intègre le centre de formation du Toulouse Football Club, sous la houlette d’Elie Baup. Il y passe quatre années avant de signer son premier contrat professionnel pour le Téfécé en 1990. À l’automne 1991, il profite des blessures des deux gardiens toulousains (Huc et Pédemas) pour disputer son premier match en équipe première face à Nancy. Il ne quitte plus la cage violette puisqu’il dispute 26 matchs de Division 1, avant de rejoindre l’OM en 1992.

Recruté pour être la doublure d’Olmeta, il supplante le Corse et réalise une saison 1992-93 exceptionnelle. À 21 ans, il tient tête aux Van Basten et consorts, et remporte la Ligue des Champions face au Milan AC. Il restera à Marseille jusqu’en 1995, disputant même une saison en D2. Il prend part à 120 matchs. Après trois superbes saisons, il signe à Monaco. En Principauté, il étoffe son palmarès, devient titulaire en équipe de France, et connaît ses années les plus accomplies. Champion du Monde en 1998 et champion d’Europe deux ans plus tard, il est considéré par nombre d’observateurs comme le meilleur gardien du Monde à ce moment-là, et la référence incontestable de l’histoire française à ce poste.

En 2000, Barthez s’engage avec Manchester Utd, pour succéder à Peter Schmeichel. Il réalise deux excellentes saisons, avant d’être remis en cause à plusieurs reprises en 2002-2003. La saison suivante est un calvaire puisqu’il se retrouve relégué sur le banc. En janvier 2004, il effectue un retour médiatique à l’OM, qu’il contribue à propulser jusqu’en finale de la coupe de l’UEFA, avant d’être exclu en finale face à Valence. Il restera à Marseille jusqu’en 2006, période jalonnée de nombreuses belles prestations mais aussi d’une suspension de six mois pour avoir craché sur un arbitre lors d’un match amical au Maroc. Après six mois de pause, il donne un coup de main à Nantes en 2007, expérience qui se conclut sur un fiasco. Officiellement retraité depuis 2008, il a créé une académie de gardiens de buts à Luchon.

Les années phocéennes
Entre Barthez et l’OM, c’est un peu le coup de foudre. Repéré par Bernard Tapie lors d’un Toulouse-OM en 1991, le jeune gardien rejoint Marseille dès l’été suivant pour être la doublure de Pascal Olmeta. Ce dernier se blesse pourtant à l’automne et Barthez saisit sa chance. Il ne quittera plus le onze de Raymond Goethals. Véritable dernier rempart, malgré l’insouciance de son jeune âge, il devient champion d’Europe à 21 ans. L’affaire VA-OM éclate. Barthez ne quitte pourtant pas le navire et sacrifie un an de sa carrière pour aider le club en D2. Il rejoint finalement Monaco en 1995 après trois belles saisons, ponctuées d’une Ligue des Champions, d’un titre de champion de France (non homologué), et d’un titre de champion en D2 (qui n’a pas permis la montée pour raison administrative). Après huit ans loin du club de son coeur, il revient finalement en 2004. Son bilan est plus mitigé. Il dispute 90 matchs en deux ans et demi, tirant bien souvent l’équipe vers le haut, mais écope aussi d’une suspension de terrain d’avril à octobre 2005 pour avoir craché sur un arbitre au Maroc.

Tops et flops
À son niveau de la fin des années 90, il est – et de loin – le meilleur gardien de but de l’histoire du football français. Et a été une référence mondiale. Tonique, vif, doté d’une vision de jeu extraordinaire, il a révolutionné le poste. Ses sorties aériennes ont marqué son temps, et sa relance, d’une précision chirurgicale, que ce soit au pied ou à la main, ont plus d’une fois offert des possibilités à ses attaquants. Exhubérent et chambreur, il a souvent combattu le stress par son détachement, comme lors des tirs aux buts face à l’Italie en 1998. Barthez a aussi connu quelques heures sombres, comme sa suspension pour usage de cannabis en 1996 ou sa parodie du lama péruvien en 2005 au Maroc.

Gestes de légence
OM-Milan, 1993 : Acculé par la pression milanaise, l’OM recule. Van Basten dans la surface parvient à se retourner et adresse une frappe terrible à quelques mètres des buts. Barthez, d’un réflexe étonnant, parvient à repousser le ballon, et prend ainsi part de façon complète au sacre européen (1-0).

OM-Strasbourg, 2004 : Barthez vient de signer à l’OM et effectue son retour au Vélodrome face à Strasbourg en Coupe de France. Les deux équipes ne parviennent pas à se départager et se retrouvent donc aux tirs aux buts. L’OM prend l’ascendant et c’est finalement Fabulous Fab’ qui qualifie son club… en marquant l’ultime pénalty d’un plat du pied gauche bien placé.