Dans un entretien pour le quotidien L’Equipe publiée dimanche 15 août, Hatem Ben Arfa se livre. Interrogé sur son intention de quitter l’OM, le joueur se montre ferme. « Je ne retournerai plus à la Commanderie. C’est fini. Je suis prêt à ne pas jouer de la saison. J’ai ma fierté, ma dignité. Je ne suis pas un bouche-trou. Je ne suis pas un paquet de lessive. Je ne suis pas de la merde. C’est parce que mes dirigeants se foutent de ma gueule qu’aujourd’hui je vous annonce que je suis prêt à mettre ma carrière entre parenthèses s’ils n’acceptent pas la proposition de Newcastle, comme c’était prévu au départ. L’OM voulait un prêt. Que l’OM ne revienne pas là-dessus ! Sinon, on ira loin« . Visiblement décidé à ne pas changer d’avis, le joueur se dit prêt à ne plus jouer de la saison. « Pour être en paix avec moi-même, j’irai au bout de ma démarche. Quelles qu’en soient les conséquences. Je suis prêt au pire. Je m’organiserai pour travailler physiquement. Il y a des blessures qui durent huit mois. En fin de saison, j’aurai vingt-quatre ans« .
S’en prenant tour à tour à Jean-Claude Dassier et Vincent Labrune et encensant Pape Diouf, Hatem Ben Arfa attaque par ailleurs Didier Deschamps mais pas José Anigo qui décidément semble être bien vu avec les joueurs qui vont au clash pour partir. »Le coach peut me raconter ce qu’il veut, c’est fini. J’étais indésirable il y a trois semaines, et je suis indispensable maintenant ? Je ne suis pas une marionnette. À lui d’expliquer ce grand écart. Je n’ai plus envie de travailler avec ce coach. C’est un problème de confiance. Je ne sens pas de sincérité chez lui. Le courant ne passe pas. Quand il me parle, j’ai toujours l’impression qu’il a une idée derrière la tête ». « J’aime beaucoup José Anigo (le directeur sportif). Il a des valeurs. Dans les bons ou les mauvais moments, il n’a jamais changé. C’est important. »
Concernant maintenant ses tords, le joueur ne va pas par quatre chemins en estimant qu’il n’en a pas. Ainsi, concernant ses kilos en trop à son retour de vacances le joueur explique que ces dernières sont faites pour ça. « Pataud, pataud… je n’étais pas énorme quand même ! J’ai pris deux ou trois kilos, que j’ai perdus. Pendant les vacances, on décompresse, on mange un peu ce que l’on aime. Et puis la préparation sert aussi à se remettre à niveau« . Par ailleurs, il ne dément pas une sortie nocturne pendant le premier stage avec quelques coéquipiers mais là encore il convient de relativiser. « Le coach a trouvé que je n’étais pas assez concerné. Un stage, chacun le gère à sa manière. J’ai donné ce qu’il fallait« . Enfin, à propos de sa difficulté à s’imposer avec tout les coachs qu’il a eu (Gérard Houllier, Paul Le Guen, Alain Perrin et Éric Gerets) il est là victime selon lui d’un manque de stabilité. « Pourquoi ce serait de ma faute ? J’ai des défauts. J’ai des progrès à accomplir dans beaucoup de domaines. J’en suis conscient. Pour le moment, j’ai sans cesse changé de coach. Ce manque de stabilité, je l’ai subi, pas voulu. En revanche, c’est vrai que j’ai l’impression de ne pas avancer. Je sais que je dois être plus régulier. J’ai besoin de confiance pour le devenir ».
Pour boucler la boucle, Hatem Ben Arfa évoque l’image qu’il donne et elle n’est pas mauvaise selon lui. « Aucun joueur n’a jamais mis un pistolet sur la tête de son président pour toucher autant d’argent. Eux, ils gagnent beaucoup grâce à nous. Ce n’est pas parce que nous sommes payés que nous sommes des esclaves. En gros, ce serait : On te paye, donc ferme ta gueule? »
Une interview surréaliste, aucune remise en question, que dire de plus ? Pour la forme il serait bon que les dirigeants de l’OM, tous attaqués au même que titre que Didier Deschamps (à l’exception de José Anigo) ne se laissent pas marcher dessus, refusent de le prêter et emmènent cette affaire aux tribunaux. Le joueur serait forcement perdant. Si l’attitude de l’état major marseillais à l’égard du joueur a souvent laissé à désirer, celle du joueur et ses propos sont, eux, scandaleux!