Les Marseillais, défaits par les joueurs d’Arsène Wenger à la dernière minute d’un match incroyablement terne, ont pu panser leurs plaies en championnat et en Coupe de la Ligue, en enchaînant, pour la première fois de la saison, trois victoires de rang. Tout le problème est qu’Arsenal a fait de même, et reste sur 7 succès consécutifs, toutes compétitions confondues. C’est donc une équipe en grande forme que l’OM ira défier sur son terrain de l’Emirates Stadium ce mardi.
Les Gunners montent en puissance
Lorsque l’OM les a accueillis pour la première fois, il y a 15 jours au Stade Vélodrome, les joueurs d’Arsenal étaient encore en convalescence : ils pointaient à la 10e place de Premier League et se remettaient difficilement de leur entame catastrophique en championnat, et médiocre en Champions League. Le match qu’ils ont livré laissait transparaître une équipe fébrile et peu créative, mais qui a malgré tout trouvé la ressource pour exploiter une bourde marseillaise à la dernière seconde de la rencontre.
Entre temps, les Londoniens ont, sous l’impulsion de Robin Van Persie, effectué une remarquable remontée, qui a éclaté aux yeux de tous lors de leur victoire sur le terrain de Chelsea (5 buts à 3). Ils ont montré là leur capacité à développer un jeu créatif et dangereux, qui a de quoi faire trembler d’avance une défense olympienne qui, si elle a repris confiance, n’est pas encore totalement sûre d’elle-même.
Rattraper les points perdus !
Alors qu’une victoire ou même un résultat nul au match aller aurait mis l’OM dans une situation idéale en vue de la qualification pour les 8es de finale, cette défaite concédée in extremis interdit tout relâchement aux joueurs de Didier Deschamps. S’ils veulent aborder les dernières rencontres avec un minimum de sérénité, et s’ils veulent obliger Arsenal à jouer le jeu jusqu’au bout, il leur faut ramener au moins un point de ce déplacement à Londres. Dans le même temps, il faudra rester attentif au match opposant Dortmund et l’Olympiakos, après la victoire des Grecs au match aller. Un résultat nul en Allemagne ferait évidemment les affaires de l’OM avant d’affronter les deux équipes en question…
Changer une équipe qui gagne ?
On l’a dit et redit, il s’est passé quelque chose depuis la défaite contre Arsenal au Vélodrome : Didier Deschamps a changé de système de jeu au profit d’un 442, et a cessé d’accorder une confiance aveugle à ses deux hommes de base du milieu de terrain, Lucho et Diarra. Si la présence de deux pointes a considérablement renforcé le poids offensif des Marseillais, l’organisation du milieu de terrain, et notamment de son versant défensif, laisse encore à désirer — et quelques largesses dans le repli défensif ont été remarquées, surtout lors du match à Dijon.
De là à penser que l’entraîneur phocéen pourrait revenir à son 433 pour assurer un point un à Londres, il n’y a qu’un pas, qu’on ne peut pas ne pas franchir, tant la frilosité de Deschamps est devenue proverbiale. Il n’a d’ailleurs pas dissimulé ses doutes sur la valeur de sa nouvelle tactique en Champions League : “on peut jouer en 4-4-2. Mais est-ce une solution qui peut leur poser des problèmes sans nous mettre en difficulté ? J’ai encore le temps de réfléchir. Je ferai en sorte d’avoir une formation équilibrée..”
Au-delà des considérations tactiques, il y a fort à parier (et il faut espérer) que Didier Deschamps composera son équipe en fonction de la forme de ses joueurs, car l’enchaînement des matchs a dû laisser des traces dans les organismes.
Le salut par la jeunesse ?
Il est frappant de voir que les victoires obtenues ces quinze derniers jours ont beaucoup reposé sur des joueurs jeunes et peu expérimentés au niveau européen — on pense notamment à Jordan Ayew, à Morgan Amalfitano, ou même à André-Pierre Gignac et à Charles Kaboré. Si Deschamps les a alignés pour apporter de la fraîcheur à son équipe en L1 et en Coupe de la Ligue, leur donnera-t-il à nouveau leur chance en Ligue des Champions, face à une équipe qui, quoique jeune, est très familière avec ce niveau de la compétition ?
C’est sans doute un risque à prendre. Mais redonner les clés du terrains aux joueurs qui ont tant peiné depuis le début de saison, au seul motif qu’ils ont plus d’expérience, comporte aussi une grande part de risque…