Depuis son arrivée, Jean-Claude Dassier n’a jamais manqué de s’illustrer par son incompétence, sa soumission totale envers le clan Louis-Dreyfus et sa formidable capacité à faire des gaffes continuellement. Champion de France dès sa première saison, le dirigeant marseillais se retrouve entre le soutien tiède de la presse parisienne et l’enclume de celle de Marseille qui ne manque jamais de l’égratigner. Quant aux supporters, ils voient les coups passés et la honte pointer le bout de son nez.
Rémy ou la parole volée de l’OM
Tout commence par la traditionnelle visite médicale qui précède la signature de tout contrat de joueur professionnel et qui décèle une anomalie cardiaque de Loïc Rémy pouvant potentiellement mettre un terme à sa carrière. L’Olympique de Marseille annonce alors des examens approfondis le 20 août en conférence de presse et Jean-Claude Dassier montre un visage flatteur. « Nous ne sommes pas dans le juridique ou le transfert pur. On s’en fout. Loic est entrée dans la famille et on s’occupe de lui. » Le 24 août, soit 4 jours plus tard, Rémy est déclaré apte et Marseille consent à payer les 15.5 millions d’euros demandés par Nice en 3 paiements, les deux dernières échéances intervenant en juillet 2011 et 2012. Le lendemain, Dassier annonce qu’il veut revoir l’accord signé entre Marseille et Nice. « L’OM a subi un préjudice qui heureusement se révèle moins grave que ce qu’il aurait pu être. Mais il y a eu un préjudice tout de même et nous en allons parler avec Gilbert Stellardo. »
Une communication gros bras à la Aulas
Les choses s’enveniment au fil des jours entre le club azuréen et l’Olympique de Marseille. Le président de l’OGC Nice, Gilbert Stellardo, réplique avec tout de même une assez grande mauvaise foi. « Si préjudice il y a eu dans cette histoire, il est à notre encontre. L’image de notre club a été ternie. Celle de notre staff médical également. (…) Marseille s’est peut-être affolé un peu vite. » Dassier décide alors d’envoyer l’artillerie lourde le 5 septembre. « On ne versera pas l’argent tant que le protocole d’accord ne sera pas signé. (…) On est des bons payeurs. Mais il ne faut pas nous prendre pour des truffes. On n’est coupable de rien, on s’est juste occupé de la santé du joueur. On ira s’expliquer à la LFP s’il le faut. Mais si les dirigeants niçois veulent être de bonne foi, il n’y aura pas de problème. Je pense qu’on trouvera un accord. » Le lendemain, l’OM paye !
Tout ça pour ça ?
Hier, la presse nous apprend que l’OM a réglé le premier versement de 5.5 millions d’euros à l’OGC Nice qui menaçait de saisir l’UEFA et de sortir Marseille de la Ligue des Champions. Les gros bras face aux micros et les carpettes en coulisses ? Dassier continue à mettre la pression sur le club azuréen. « Si l’heure est à l’apaisement, on tient tout de même à rappeler qu’un préjudice n’est pas à exclure dans le cas d’une éventuelle revente de Loïc Rémy. Il reste que les avocats des deux clubs vont travailler en commun sur ce dossier. Nous avons l’espoir qu’une solution soit trouvée. » En toute logique, le président Stellardo campe sur ses positions. « Il n’est pas question que l’on revienne en arrière. »
L’Olympique de Marseille a-t-il renforcé sa crédibilité dans cette affaire ? Non. Alors que le climat est peu serein au sein du club, cet imbroglio a-t-il contribué à redorer le blason des dirigeants marseillais ? Non. Auteur de débuts très prometteurs face aux Girondins de Bordeaux, Loïc Rémy a été indisponible 5 jours et a manqué une rencontre. Pas de quoi fouetter un chat ! Quant au préjudice sur une future revente, quel sera-t-il si Rémy inscrit plus de 20 buts dans la saison ? Pigeon ultime de ce mercato (et des autres) où le club a bradé plusieurs joueurs (Koné et Ben Arfa en particulier), Marseille a montré là un visage bien peu reluisant. Dassier lançait il y a quelques jours que Marseille avait fait un « un grand et beau mercato« . On peut aussi se dire que jamais depuis quelques années, l’Olympique de Marseille n’avait été aussi peu clairvoyant dans sa communication.