L’OM floué dans l’accord avec CVC ?

Christophe Bouchet dénonce l’accord avec CVC. L’ancien maire de Tours considère que certains clubs, dont l’OM, ont été lésés.

Christophe Bouchet © Icon Sport

L’accord avec CVC, et la création d’une société commerciale de la LFP, ont permis au football français de se sortir des problèmes financiers générés par la crise de la Covid-19. Pour autant, tout n’a pas été parfait, loin de là, et l’OM ne semble notamment pas avoir été rétribué à la hauteur de ce qu’il méritait.

Dans son livre « Main basse sur l’argent du foot français » (aux éditions Robert Laffont), Christophe Bouchet évoque l’évolution des droits TV du football français depuis 2004. L’ancien président de l’OM (2002-2004) parle notamment de l’accord avec CVC, qui aurait été présenté par Vincent Labrune comme « la seule solution » pour sauver le football français.

L’ancien journaliste alerte d’abord sur l’accord en lui-même : « Ce contrat est catastrophique. Aucune autre Ligue n’a signé avec un fonds sans caper le deal dans le temps. En Espagne, c’est sur 50 ans à 8 % et sans le Real Madrid et le FC Barcelone. Si j’étais président de club, j’attaquerais en justice pour récupérer mes droits. »

« Les deux tiers de la valeur économique de la L1, c’est le PSG et l’OM »

Mais Christophe Bouchet considère aussi que des clubs ont été floués, et en particulier l’OM, qui a touché 90 millions d’euros, comme Lyon, contre 80 millions pour Nice, Rennes, Monaco et Lille. « Les deux tiers de la valeur économique de la L1, c’est le PSG et l’OM. Si on va au bout de cette logique, sur le 1,1 milliard qui revient aux clubs, ils auraient dû se partager 700 millions d’euros environ. Que Rennes et Nice perçoivent presque autant que l’OM, ce n’est pas possible. Idem pour Nantes, Bordeaux ou Saint-Etienne, des clubs historiques, qui sont dans la même catégorie que Clermont ou Lorient… L’accord n’aurait jamais pu voir le jour sans le PSG, donc Labrune a concédé à Nasser al-Khelaïfi que son club se rattraperait en percevant 35-40 % des droits internationaux réservés aux seuls clubs européens en fonction des points UEFA. » Bouchet évoque aussi d’autres sujets, dont le bonus obtenu par Vincent Labrune sur le deal (il aurait été de 3 millions d’euros).

Le club phocéen semble lésé en termes de droits TV depuis le milieu des années 90. Le club n’a jamais obtenu ce qu’il représentait sur le plan national et international pour la Ligue 1. L’accord CVC a soulevé ces questions dès son annonce, mais le mode de fonctionnement ne permet de toute façon pas à l’OM de se faire entendre correctement. Et ce, depuis des décennies.

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