Bell se remémore les bananes reçues au Vélodrome

La rivalité entre Bordeaux et l’OM était à son paroxysme. Après son aventure phocéenne, Joseph-Antoine Bell avait décidé de rejoindre les Girondins. Les supporters ne l’ont pas accepté et ont commis l’inadmissible, l’intolérable en lui envoyant des bananes, au stade Vélodrome. L’ancien gardien de but, aujourd’hui âgé de 67 ans, s’est souvenu de cette scène honteuse.

Bell et l'OM de Tapie

« J’étais préparé. Le jour du match, on était à l’hôtel à Vitrolles. Au JT de 13h de TF1, ils avaient montré un sac de 50kg de bananes retiré du Vélodrome par la police. J’étais surpris, mais préparé. Je n’ai pas eu besoin de savoir que c’était dirigé, le chef d’orchestre, il est décédé aujourd’hui, c’était Bernard Tapie. Si un dirigeant était allé voir les supporters pour leur dire de ne pas le faire, cela ne se serait pas passé. Là, il avait mis de l’huile sur le feu en disant que j’avais insulté l’OM. Mon tort ? Avoir dit en signant à Bordeaux que les Girondins possédaient un centre d’entraînement. À l’OM, on s’entraînait un coup à Mazargues, à Luminy, à la Valentine… », a-t-il confié à La Provence.

« Ils ont fait un truc sans se rendre compte de la signification »

Et de poursuivre : « La saison précédente, quand je suis venu avec Toulon, il n’y avait rien eu contre moi. Pour moi, donc, les bananes sont dues à l’excitation provoquée par Tapie. C’est pour ça que des joueurs noirs de Marseille ont accepté ce geste contre un autre noir, car j’étais l’adversaire… Personne parmi les joueurs de l’OM, dont certains étaient mes anciens coéquipiers, ne m’a apporté son soutien, ni pendant, ni après. Aujourd’hui, les choses ont changé. Je reste persuadé que les supporters n’avaient pas conscience de ce qu’ils faisaient. J’ai l’habitude de dire que l’intelligence décroît avec la masse. Ils ont fait un truc sans se rendre compte de la signification. C’est pour ça que, à l’époque, je ne les avais pas ciblés. »

Un bien triste souvenir qui montre bien les dérives imbéciles auxquelles peut mener une rivalité. L’OM peut aujourd’hui se targuer d’avoir des supporters fermement positionnés contre le racisme. Cela n’empêche pas d’assister régulièrement à des violences liées à d’autres formes d’intolérance.

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