Interrogé par France Football, Franck Sauzée se rappelle des Clasicos disputés lors de l’ère Tapie. En 164 rencontres sous les couleurs de l’OM, le désormais journaliste a inscrit 40 buts. Les supporters n’ont notamment pas oublié son forte contribution à la conquête de la Ligue des Champions en 1993 (6 buts en 10 rencontres dans la compétition cette année-là).
L’ancien milieu de terrain garde de bons souvenirs de ces rendez-vous PSG-OM, à l’instar de son but en 1989, et de moins bons, comme le violent match de 1992 à Paris : « il fallait répondre dans l’impact physique. On l’a fait. Après coup, on a un peu honte d’avoir donné une telle image… » Il considère que le niveau a baissé : « à l’époque, ça ressemblait aux Milan-Juve qui se jouent en Italie. Il y avait une question de suprématie nationale en jeu. Surtout, il y avait une profonde rivalité pour le titre entre les deux plus grands clubs français. (…) Aujourd’hui, ça reste le match de l’année, mais il a perdu de son lustre. »
Il se remémore en tout cas de l’état d’esprit avec lequel il abordait ces rendez-vous : « l’ambiance était électrique. Les deux clubs faisaient monter la température. La pression, on la ressentait quinze jours avant le match. Nous, on essayait de ne surtout pas le jouer dans la tête avant. Le contexte était étouffant. » Son partenaire, aujourd’hui coach des Phocéens, Didier Deschamps ne manquera pas de transmettre la mentalité de l’époque à ses joueurs.
Si l’ancien spécialiste des coup-francs apparait rarement à Marseille, il n’a rien oublié de son vécu sous les couleurs de la ville. « Mon coeur est marseillais, rappelle-t-il. Mon passage à l’OM est plus qu’une tranche de vie professionnelle. Ça a marqué ma vie tout court. Je serai donc évidemment derrière l’OM dimanche. Mais je m’attends à un match très, très serré. (…) Marseille n’a pas encore exprimé tout son potentiel. Mais je pense que les forces peuvent s’équilibrer sur ce match. Allez, je signe pour un 2-2. »
Il ne fait aucun doute que les Parisiens auront à coeur de faire oublier l’humiliation subie l’an passé. Espérons que les Olympiens ne les sous-estimeront pas !
