« J’ai toujours parlé de Doria en de bons termes, a-t-il expliqué aux journalistes présents. D’aucune manière, je ne peux me permettre de prendre des décisions qui empêchent à un joueur de se développer à l’intérieur d’un club, basé sur un manque d’intelligence au moment de son arrivée. À un moment donné, j’ai décrit la façon dont Doria était arrivé au club. J’ai dit que je n’avais pas été consulté et que je ne le connaissais pas profondément. Mais du moment où il a commencé à travailler avec nous. J’ai pris beaucoup de temps juste pour lui car je savais qu’il y avait une surexposition médiatique de notre relation et que l’on pouvait interpréter cette difficulté. D’aucune manière cela n’a été difficile. Encore moins avec une personne comme Doria qui s’est très bien comporté avec nous. Chaque fois que l’OM dispute un match, il y a 10 personnes du staff qui analysent les matchs, de telle manière que l’on ne puisse pas se tromper. Ou alors juste un, mais pas les dix. Après cette analyse, chaque joueur reçoit une note. Depuis le début de la saison, les trois joueurs qui ont les meilleures notes sont Nicolas Nkoulou, Jérémy Morel et Rod Fanni. Les trois défenseurs centraux qui ont joué. Quand deux de ces trois joueurs ne jouaient pas, c’est Baptiste Aloé qui a joué parce que j’ai pensé que c’était lui qui pouvait le mieux résoudre les nécessités de l’équipe, à ce moment précis. Baptiste Aloé a eu la note de 7 pour ces deux matchs. Qu’aurais-je dû faire ? Seulement pour l’interprétation, mettre Doria au lieu d’Aloé ? Cela veut dire que j’aurais dû manipuler les apparences contre mes critères, contre Aloé et en faveur de Doria ? En ce qui concerne la valeur de Doria, moi aussi je me suspecte moi-même de commettre une erreur, et je me protège de toute position partiale. Toutes les décisions ont été prises en consultant les cinq personnes les plus proches qui travaillent avec moi. Afin d’avoir la certitude d’être juste. Je ne peux pas me permettre d’agir comme une mauvaise personne ou un mauvais professionnel. Si j’avais agi en prenant en compte des éléments extrasportifs, j’aurais été injuste envers Doria et contre les intérêts de l’institution (l’OM). Peut-être que Doria est meilleur que Fanni, Nkoulou et Morel, mais si je me suis trompé, je l’ai fait en ayant les meilleures intentions. Chaque minute que Doria a joué à l’entraînement, en CFA 2, avec les sélections du Brésil, ou pendant les matchs amicaux, je les ai vus. Chaque fois qu’on envoie un joueur jouer avec la réserve, un membre du staff observe son match. Parfois c’est moi-même, parfois quelqu’un d’autre. On a parlé avec Doria de chacune de ses actions. J’insiste, j’en ai parlé avec lui. Je crois que la première chose que je lui ai dite quand il est arrivé c’est : « Ne te préoccupe pas si parfois tu joues arrière gauche. » Le défenseur central gauche, à cause de la tendance de Mendy, finit souvent par jouer arrière gauche. Pour qu’il s’habitue à cette nécessité, parfois on va lui proposer quelques minutes dans cette position. Ce n’était pas très commode de demander à l’entraîneur de CFA de prendre des décisions de ce type. Il a accepté en prenant en compte les nécessités de l’équipe première, plutôt que la nécessité du groupe qu’il dirige et qui joue la montée. On s’est tous comporté de manière généreuse avec Doria. Il le mérite car c’est une très bonne personne, un bon joueur. Mais les décisions que j’ai prises l’ont seulement été au niveau sportif. (…) J’ai toujours agi pour protéger la valeur de Doria. Un des arguments que j’ai reçu de la presse, c’est que le prix du joueur faisait qu’il méritait de jouer. Peut-être qu’il vaut beaucoup plus mais personne ne peut réclamer qu’en fonction des coûts d’un joueur, je doive le mettre sur le terrain. Si l’argument est l’investissement, vous m’auriez dit que c’est très bien d’avoir mis Aloé compte tenu des sommes mises dans l’école de football du club. Ma fonction consiste à prendre des décisions, et je le fais avec une marge d’erreur. Je me suis permis de prendre cinq minutes de votre temps car il n’est pas juste que Doria puisse penser qu’il n’a pas joué pour des raisons extrasportives. Et ce n’est pas juste que je sois décrit comme un mauvais professionnel et une mauvaise personne. À un moment, j’ai dit que je n’étais pas d’accord avec la manière dont il était arrivé, mais une fois dans l’équipe, c’était un joueur avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que ses partenaires. Je tiens à mettre en valeur sa qualité sportive, humaine et professionnelle. »
Voilà qui a le mérite d’être clair.
