Guérin : « On avait des lions en face de nous »

Interrogé par OneYard.com, Vincent Guérin s’est rappelé les Classiques du début des années 1990. L’ambiance n’était pas au beau fixe entre les Marseillais et les Parisiens.

OM-PSG

L’ancien milieu de terrain se souvient[/url] qu’il « y avait beaucoup plus de pression de la part des supporters ». Il considère qu’il faut avant tout éviter de jouer ce type de rencontre dans sa tête, dans les jours précédents : « Il y en avait un particulièrement et c’est terrible, car nerveusement il avait lâché beaucoup de son potentiel sur l’avant match. Il faut avoir autant de sérénité que d’anxiété, car elle t’apporte cette petite adrénaline qui fait que tu lâches tout dès que l’engagement a lieu. » Il s’agissait de Jean-Luc Sassus : « Pour nous, c’était compliqué de le gérer. Sur un match de championnat, Daniel Bravo est à côté de lui et il demande à Daniel : « Où est mon protège-tibia, il m’en manque un. » Daniel lui répond : « J’ai pas ton protège tibia, je suis dans mon match… » (…) Il nous casse les pieds avec ça alors qu’on est en train de se préparer. Ça dure 20 minutes. Et quelqu’un lui dit : « Baisse tes chaussettes. » Il avait mis ses deux protège-tibias sur la même jambe. C’est pour vous dire dans quel état psychologique il était avant les matchs ! »

La rivalité entre le PSG et l’OM déteignait alors sur l’équipe de France : « Le France-Bulgarie a été un réel problème dans l’homogénéité de l’équipe de France. Il y avait des soucis avec d’un côté les Marseillais, de l’autre les Parisiens même si on essayait de faire cause commune. (…) À travers ce qui s’est passé dans les confrontations PSG-Marseille, que ce soit sur le terrain, dans les déclarations d’avant match ou même pendant le match, ça a laissé des traces. (…) Quand il y avait PSG-Marseille, on ne se disait pas bonjour. C’est des choses invraisemblables, les Marseillais avaient pour interdiction de nous dire bonjour. C’était de l’intimidation. »

L’ancien international se remémore enfin le fameux match de mai 1993 : « Mon pire souvenir, c’est peut-être le match qu’on avait perdu 3-1, j’avais marqué à Marseille sur une action où j’étais parti de mon camp poursuivi par George Weah. On maîtrisait les débats, on l’a perdu sur pas grand-chose parce que le premier but que marque Marseille nous faits très mal et après on perd le fil de la rencontre. Cela nous a beaucoup touchés, car on jouait le titre et Marseille devait être émoussé, mais on avait des lions en face de nous. » Une altercation l’avait notamment opposé à Jean-Jacques Eydelie : « On s’était insulté. Ensuite, il faut être costauds, je n’avais peur de personne. » Il estime que la rivalité n’a plus rien à voir, désormais : « Elle a quand même baissé. C’est incomparable car les internationaux français jouaient dans ces deux équipes donc le niveau était très élevé. Aujourd’hui, le fait que les équipes se soient internationalisées et notamment au PSG, ça change tout. »

Pour autant, le titre pourrait se jouer sur la pelouse du Stade Vélodrome, dimanche, et la rencontre promet d’être engagée.

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