À la suite de leur garde à vue, le 20 janvier dernier, les deux hommes avaient vu leurs sociétés perquisitionnées et leurs comptes saisis « par l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), sur décision du magistrat instructeur Christophe Perruaux. » S’estimant victime d’une injustice, ils ont fait appel. « J’étais associé avec quelqu’un possédant cette licence, et cette personne n’était pas une simple couverture d’ailleurs, nous avons bossé dans la même structure jusqu’en 2014. Des dizaines, des centaines d’agents en France ont fonctionné et fonctionnent encore ainsi. Le fond de l’affaire, c’est qu’on veut me voir dans la main de Barresi, alors que nous n’avons que ces deux transferts en commun, avec des contrats commerciaux en bonne et due forme. (…) J’aimerais que mes droits soient respectés, je ne suis ni mis en examen, ni placé sous le statut de témoin assisté, et mon argent est pourtant bloqué depuis dix mois sur ordre d’un juge. Cela m’empêche de travailler, d’avoir de la trésorerie, de voyager pour mon métier, d’avoir un salaire, de payer ma salariée. Je n’ai jamais volé de ma vie, ne serait-ce qu’un chocolat, et ma réputation se retrouve salie par toute cette histoire, je suis emmené en garde à vue devant mes enfants comme un simple vendeur de drogues. Il y a quelqu’un qui nous veut du mal », s’est insurgé Karim Aklil.
Son avocat, Maître Bruno, dénonce l’influence d’une vieille connaissance de l’OM : « Les cibles de ce dossier sont les concurrents directs de Monsieur Jean-Pierre Bernès, qui a une relation privilégiée avec les services de police et d’anciens collaborateurs de l’Elysée », a-t-il fait remarquer. Le quotidien s’interroge d’ailleurs sur l’impunité dont jouit l’agent de Didier Deschamps, qui a été entendu deux fois lors d’auditions simples. Ainsi, après les interpellations très médiatisées de novembre 2014 (des présidents Pape Diouf, Dassier et Vincent Labrune, ou encore les DG Antoine Veyrat et Philippe Pérez, Ndlr), un second round avait eu lieu en janvier : « Tous les agents ou presque ayant travaillé avec l’OM entre 2009 et 2011 » avaient été placés en garde à vue, « à l’exception encore notable de Jean-Pierre Bernès, pourtant agent de l’entraîneur olympien de l’époque, Didier Deschamps ». Enfin, une source judiciaire s’est étonnée que l’ancien bras droit de Bernard Tapie n’ait même pas eu à se déplacer : « Lors d’une de ses auditions, Bernès a reçu les enquêteurs à l’hôtel Claridge, à Paris, alors que Margarita Louis-Dreyfus, propriétaire de l’OM et partie civile dans ce dossier, a dû se rendre à Nanterre, le 7 juin 2015, pour être entendue pendant trois heures au siège de l’Oclco… »
le verdict promet d’être intéressant.