OM-Rennes : l’humiliation de trop

Le soleil, qui n’a cure des résultats de l’OM, cogne sur la plage du Prado. Il lui faudra toutefois se surpasser pour réchauffer le coeur brisé des fans olympiens après la déroute subie face à Rennes (2-5), au Stade Vélodrome. Globalement, 2015-2016 restera dans l’histoire comme la saison qui a levé le doute sur la pertinence du fameux projet sportif de Vincent Labrune : après s’être pris un mur en parpaings en pleine face, il lui sera difficile de (re)faire illusion.

Vincent Labrune

Vendredi soir, pour la première fois depuis le départ de Peter Luccin et Stéphane Dalmat, les joueurs de l’OM ont quitté le Stade Vélodrome camouflés à l’arrière de véhicules, afin d’échapper au courroux des supporters. De son côté, Vincent Labrune, qui n’est visiblement pas très au fait de l’histoire de l’institution, s’est déclaré choqué par le comportement du public et a ajouté qu’il ne conseillerait pas même le poste de président du club à son « meilleur ennemi ». Rassurons-le d’emblée, les fans marseillais sont bien plus calmes que par le passé. Il peut aussi démissionner l’esprit tranquille car beaucoup de passionnés rêvent de lui succéder. S’il n’a pas les épaules ou la culture footballistique pour de telles responsabilités, d’autres les auront. On peut enfin penser qu’il compte d’autant moins de soutien qu’il a lui-même été extrêmement sévère avec certains de ses prédécesseurs et n’a pas fait grand-chose pour se rendre sympathique. Rappelons qu’il avait copieusement allumé Pape Diouf, il y a quelques années, allant jusqu’à se payer une page de publicité dans L’Équipe pour se moquer de lui lors de la mise en vente de son livre.

Le bilan de l’ancien agent de joueurs était pourtant bien meilleur, malgré des finances plus serrées. Après les saisons cauchemardesques du début des années 2000, il était parvenu à ramener durablement le club en Ligue des Champions. À l’inverse, l’OM de VLB ne parvient plus à s’y qualifier et sombre dans la hiérarchie européenne et… française. Sa volonté a été de changer la politique en profondeur, sans se soucier des spécificités du contexte provençal et sans prendre note des erreurs qui avaient déjà été commises depuis le début de l’ère des Louis-Dreyfus. Depuis juin 2011, il a disposé de temps pour mettre en place sa stratégie et les résultats (sportif et financier) sont catastrophiques. C’est aujourd’hui vers le bas du classement de Ligue 1 qu’il faut porter notre attention, alors que le sprint final du championnat est en passe d’être lancé. On peine d’ailleurs à croire que l’homme qui a construit cette équipe de bras cassés soit le même qui ait été à l’origine de la venue de Marcelo Bielsa, en 2014. À deux ou trois exceptions près, ces joueurs n’ont rien en commun avec leurs supporters. Peut-on se prétendre patron de l’OM et méconnaître à ce point ce qui fait son identité ?

Selon toute vraisemblance, le mercato qui arrive ne sera pas meilleur que le précédent. Les finances de l’OM seraient (encore) dans le rouge et Margarita Louis-Dreyfus n’aurait pas l’intention de mettre la main à la poche pour reconstruire une formation digne de ce nom. La situation pourrait certainement encore être pire, mais nombreux sont aujourd’hui ceux qui n’attendent plus que la vente du club. Depuis 1996, rares ont été les réjouissances, et trop nombreuses ont été les désillusions. Difficile d’expliquer les raisons pour lesquelles les Louis-Dreyfus conservent ce club qui ne les passionne pas, alors que l’on reste convaincu qu’il intéresse beaucoup de monde (quoiqu’en pensent certains journalistes). Quand bien même le nouveau propriétaire n’entendrait pas investir des centaines de millions, c’est surtout d’un vrai patron dont nous avons besoin : quelqu’un qui disposerait de poigne, d’un vrai projet, de l’ambition de développer les recettes du club (en mettant Adidas avec Nike, par exemple…) et de la volonté de faire venir des joueurs en mesure de rendre fiers leurs supporters.
Allez, le cirque a assez duré, partez et rendez-nous notre OM !

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