Car si Frédéric Thiriez a été critiqué à la suite de l’attribution des derniers droits TV, pas en augmentation par rapport aux précédents, il semble bien que l’intervention du chef de l’État en soit la raison : « Tout commence au printemps 2014. BeIN Sports, la chaîne qatarienne, s’apprête à rafler l’intégralité des droits de la L1. Canal+ est en danger de mort. Or, Vincent Bolloré, dont l’amitié avec Nicolas Sarkozy est notoire, vient de faire main basse sur la chaîne cryptée, via Vivendi. En avril 2014, Hollande reçoit, en secret, Rodolphe Belmer et Bertrand Méheut, les patrons de Canal+, venus exposer leurs craintes. Le président va se démener. « On a sauvé Canal, nous confie alors Hollande. J’ai reçu discrètement Belmer et Méheut. J’ai appelé l’émir du Qatar et lui ai dit : « Vous allez venir en France en juin, on vous a défendus par rapport aux Saoudiens, on est à vos côtés, mais là, qu’allez-vous faire sur les Rafale ? Il y a aussi l’histoire du foot… Je souhaite qu’il y ait partage. » François Hollande semble ainsi avoir saboté l’appel d’offres opéré par la Ligue, et endigué l’explosion des droits TV que l’on pouvait espérer.
Conjugué à la mise en place de la très décriée taxe à 75 %, le président semble décidément en vouloir au football français. On comprend en tout cas un peu mieux pourquoi les présidents de Ligue 1 s’écharpent pour le partage des maigres recettes. On peut imaginer qu’une vraie concurrence entre BeIN et Canal leur aurait grandement été favorable, et en particulier à l’OM, qui peine à joindre les deux bouts.