Qu’est-ce qui cloche avec cet OM ?

Il est trop tôt pour faire le bilan d’un mercato ou juger une équipe. Néanmoins, il est impossible de passer sous silence la pire humiliation subie sur le terrain de Monaco (1-6), et la différence de classe qu’elle a révélée.

Rudi Garcia

Depuis l’arrivée de Rudi Garcia, l’OM a pris des claques historiques face au PSG et à Monaco. Cela n’était pas arrivé, ces dernières saisons, malgré des effectifs moins fournis. Comment l’expliquer ? Le mercato et la communication des dirigeants posent aussi question.

Garcia pas au niveau ?

Au contraire de l’AS Rome et de Lille, l’équipe olympienne n’a pour l’instant jamais bénéficié d’un « effet Rudi Garcia ». On ne peut pas dire que l’arrivée du technicien, à l’automne dernier, ait transformé l’équipe phocéenne. À sa venue, la formation de Franck Passi pointait à la douzième place, mais on omet souvent de préciser qu’elle n’était qu’à deux points de la cinquième position. Cela aide à relativiser le parcours réalisé en seconde partie de saison, avec les apports de Dimitri Payet ou Morgan Sanson. De surcroît, le mercato estival a été en partie anticipé, l’hiver dernier, dans le but de gagner du temps et d’être compétitif le plus tôt possible, en 2017-2018. C’est loupé ! Le fond de jeu a été inexistant, contre Monaco, et Rudi Garcia se plante pour l’instant systématiquement dans les gros matchs à pression. S’appuie-t-il sur les bons éléments ? Quel club de premier plan miserait sur Hiroki Sakai, Rolando, Matheus Doria, Tomás Hubocan, ou encore Grégory Sertic ?

Le mercato n’avance pas

Il est difficile de croire qu’on est déjà à J-3 de la fin du marché des transferts estival 2017. On s’attendait à un feu d’artifice, mais aucun renfort d’envergure n’a débarqué, ces dernières semaines. Pire, l’arrivée de Luiz Gustavo constitue pour l’instant l’unique montée d’adrénaline de l’été, alors que l’on attendait au moins son équivalent dans les secteurs défensifs et offensifs. Ce premier mercato estival était celui à ne pas louper, pour les nouveaux dirigeants, puisqu’il devait donner le ton du projet. Il semble s’être arrêté en cours de route et se révèle de plus en plus décevant. Il sera important d’en tirer des leçons, voire de désigner les responsables des couacs. Par exemple, la politique axée sur le recrutement de Français d’âge mûr, résulte-t-elle d’un choix concerté ? La réponse finira par tomber, alors que le réseau Andoni Zubizarreta ne semble pas exploité. Par ailleurs, le fiasco lié au dossier Stevan Jovetic est aberrant, alors que l’OM a disposé de plusieurs mois pour conclure le deal.

Une comm’ qui nuit à l’OM

Outre le niveau de jeu lamentable affiché hier soir et le retard pris dans le recrutement, la communication des dirigeants pose question. Avec un peu de jugeote, Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud seraient arrivés sur la pointe des pieds, sans donner les chiffres des investissements, parler de sommets européens ou de rivalité avec le PSG. Compte tenu des moyens limités de Frank McCourt, était-il raisonnable de se promener partout avec la coupe aux grandes oreilles à la main, dans les premiers jours qui ont suivi l’officialisation de la vente ? Fallait-il encore parler aussi légèrement de la piste Diego Costa, il y a quelques jours ? JHE ne devait-il pas prendre la parole après l’humiliation monégasque ? Après le passage de Vincent Labrune, la simple perspective d’exploiter le potentiel du club aurait séduit les observateurs. Les supporters partaient avec un a priori très favorable sur les nouveaux hommes forts olympiens, on peut dire que la majorité des avis est aujourd’hui plus critique.

La gronde croît rapidement et les dirigeants ont trois jours pour inverser la donne. Il s’agit de réussir en 72 heures, ce qu’ils ne sont pas parvenus à faire en près de trois mois. Espérons que ces dernières encablures du mercato permettront de faire venir des joueurs capables de faire franchir un palier à l’équipe de Rudi Garcia.

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