« Ce qui m’a dérangé, c’est que quand tu écoutes tout le monde, tu te dis : « Putain l’OM, ils ont gagné le match. » Non, il y a eu 2-2 en fait. Le scénario ? Moi ça me fait rire, a lancé l’ancien Parisien. D’accord, tu t’arrêtes juste au scénario : oui l’égalisation est dure, à deux minutes de la fin, sur un coup franc de Cavani. Mais franchement, quand tu vois l’ensemble du match, tu te dis que Marseille qui menait au score en deuxième mi-temps, c’est quasiment un hold up. Ils n’ont pas frappé au but de la 38e minute à la 78e minute (il oublie de préciser qu’il en était de même pour le PSG ; et Payet a frappé au but à la 68e, Ndlr). Il a fallu une erreur de relance de Rabiot pour qu’il y ait un but de Thauvin derrière. Oui il y a une occase de 3-1 de Bouna Sarr, parce que Paris se découvre un petit peu. Mais sinon, pour une équipe qui joue à domicile… Ils ont été au taquet, et je les félicite au niveau de l’engagement, l’envie de faire mal à l’adversaire, tactiquement, défensivement, ils ont été cohérents. Ce qui les a aidés c’est qu’il manquait un peu de peps chez Mbappé et Neymar, contrairement à d’habitude, même si Neymar n’a pas été si nul qu’on l’a prétendu.
Après, offensivement, c’est quand même très pauvre, ce que Marseille nous propose. Quand tu passes quarante minutes, pratiquement, à ne pas frapper au but, dans un stade Vélodrome de folie… Franchement j’ai trouvé incroyable de dire que Marseille a fait un super match. Même les joueurs ! Même les joueurs à Marseille. Oui, dans l’engagement, ils ont répondu présents. Mais quand même ! Je me mets à la place de Dimitri Payet : « J’ai touché 30 ballons dans le match (58 en réalité, Ndlr). » Je regardais les stats, les sept joueurs de champ qui ont touché le plus de ballons, c’est des Parisiens. Cela veut dire que Marseille a couru à côté du ballon. Ils ont un joueur de classe, et ça on le sait, et il l’a montré, c’est Gustavo. Lui, techniquement, je pense qu’il ferait énormément de bien dans le milieu parisien. À part lui et cet engagement de folie, je reste sur ma faim du côté de l’OM.
Le match nul en lui-même est normal. Il ne faut pas se leurrer, l’engagement qu’ils y ont mis, l’envie des supporters de battre le PSG, cette ambiance de folie du Vélodrome, tu crois que ce sera pareil contre Toulouse, contre Strasbourg, contre Lyon ? Cet engagement de défendre les uns pour les autres, ces grandes phrases selon lesquelles tactiquement ils seraient cohérents, tu crois que ça va exister dès le prochain match à Marseille ? Ils se trompent ! Un match contre Paris, c’est un match à part. Encore plus un PSG-OM ou OM-PSG. Après c’est oublié. Ils vont rentrer dans la routine, le quotidien. Et dans le quotidien de l’OM, depuis le début de la saison, il y a beaucoup de manques. J’attends autre chose d’un tel rendez-vous du côté de l’OM. Il faut être aussi critique… »
Plutôt que de relever le manque de consistance d’une équipe qui a coûté plus de 600 millions d’euros à ses propriétaires, Rothen s’acharne sur un club qui compose avec des moyens bien plus réduits et dont le projet est à peine lancé (120 millions de dépensés depuis l’arrivée de Frank McCourt, il y a un an, Ndlr). Il est surtout savoureux de rappeler que l’OM a tiré 11 fois au but, dimanche soir, contre 7 fois pour les Parisiens. Face à la méga puissance des Qataris, Marseille a joué avec ses armes et l’a plutôt bien fait, même si de nombreux détails restent à perfectionner. Comme celles de Vincent Duluc ou Daniel Riolo, ces déclarations méritent d’être placardées dans le vestiaire du Parc des Princes, lors du match retour.
