« Les remplaçants et ceux qui n’étaient pas sur la feuille de match ont commencé à faire des frappes au but. Certains en rataient une de temps en temps, mais lui, il a chopé toutes les mouettes ! Il n’y en avait aucune dans le cadre ! Forcément, on l’a branché : « T’es pas bon », « T’avances plus », « T’es un âne », « Dégage de l’OM »… Il y a eu des insultes plus sévères, aussi, mais ce n’est pas nouveau dans un stade. Puis on a commencé à chanter d’autres insultes. Et Evra est venu nous voir, devant les panneaux publicitaires. Il demandait des explications, puis il a fait signe à quelqu’un de venir : « Viens, viens ! ». Je vais parler à la marseillaise, mais quand un bourgeois dit à un mec des quartiers nord de descendre, le mec des quartiers vient… Et il est descendu, alors qu’une vingtaine de supporters le suivait. Evra a enjambé le panneau et c’est parti comme ça », s’est-il remémoré.
Il s’est également interrogé sur la sécurité du stade portugais : « Je ne sais plus quand il a tiré le ballon en nous visant parce que je faisais attention aux supporters de Guimarães qui arrivaient sur le côté gauche du parcage, puis à droite. On commençait à se prendre des sièges ! (…) D’habitude, quand il y a un envahissement du terrain, tout le monde part du même côté ; là, c’était de tous les côtés. Ce stade est trop facile… »
Il estime enfin que Jacques-Henri Eyraud doit le licencier : « Si je suis Eyraud, qui est pour moi plus un directeur financier qu’un président, et que j’arrive à virer Evra, je remercie les supporters parce qu’ils me font économiser 2,5 millions d’euros bruts par an… Il n’a pas à le faire. C’est un exemple pour les enfants. Les petits bandent sur lui (sic), pour certains d’entre eux, un joueur de l’équipe de France est une idole. Mais là, ils le voient faire Bruce Lee sur un supporter… Maintenant, ils vont reproduire son geste le dimanche sur le terrain ! C’est honteux. »
Et de conclure : « Ce qui me fatigue, c’est qu’on passe encore pour des sauvages, on est encore la risée du football. Et ça, à cause de lui… » À cause de lui, uniquement ?