Sans tenir compte des salaires et des bonus à venir, les dirigeants phocéens ont investi 112 millions d’euros (montant communiqué par Transfermarkt, NDLR), depuis leur arrivée. Il est peu envisageable qu’ils fassent de grosses dépenses, cet hiver. Néanmoins, quelques secteurs de jeu paraissent nécessiter des retouches.
Faire le nombre en défense
Il ne devrait pas être évident de faire comprendre à Rod Fanni (36 ans) et Henri Bedimo (33 ans) que leur intérêt est ailleurs. Pour autant, un dégraissage de l’arrière-garde semble nécessaire. Il s’agit, d’une part, de réduire la masse salariale, laquelle pourrait exploser le record. Et d’autre part, il est important d’alléger un effectif conséquent et difficile à manager. L’intervention du Martégal, dans L’Équipe, démontre combien certains ego sont délicats à gérer.
On peut aussi imaginer que les recruteurs olympiens auront à coeur de trouver un élément capable de compenser le départ du roi du kung-fu, Patrice Evra. Christopher Rocchia est pour l’instant réputé trop tendre pour suppléer efficacement Jordan Amavi.
Recruter une teigne au milieu…
L’entrejeu est l’un des secteurs qu’il est possible d’optimiser. On ne peut pas nier que Frank Zambo Anguissa s’est révélé étonnant, depuis l’été dernier. Il constitue une réelle satisfaction, compte tenu de son recrutement pour zéro euro. Mais les sautes de concentration, et sa difficulté évidente à se remettre de ses bourdes, sont venues ternir le tableau. En outre, l’international camerounais manque parfois de méchanceté et de roublardise. Il n’a écopé que de 3 cartons jaunes, contre 8 (et 1 expulsion) pour son binôme, Luiz Gustavo. Si cet OM souhaite viser plus haut, on peut penser qu’il faudra le mettre sous concurrence.
…et un psy pour l’attaque
Il est tout sauf évident de préserver le mental des attaquants. Valère Germain avait commencé son aventure marseillaise par un triplé, s’attirant toutes les louanges du monde. Il a ensuite connu plusieurs mois de disette. Kostas Mitroglou a planté la bagatelle de 52 pions en 88 apparitions, avec Benfica. Il s’est toutefois mis à dos quelques têtes pensantes du football français et a perdu confiance. Christophe Dugarry, qui lui envie certainement ses statistiques, n’a notamment pas été avare en critiques. Il est enfin difficile d’expliquer les étapes successives par lesquelles est passé Clinton Njie. L’ancien Spur, qui avait cartonné en début de saison, a perdu sa justesse dès lors qu’est arrivé Mitroglou.
Les buteurs phocéens ont besoin de soutien et de patience. Mais, encore plus que les supporters, les médias leur mettent une pression terrible. Ce sont pourtant les mêmes qui dégomment ensuite le contexte phocéen. Les attaquants auraient à gagner d’apprendre à fermer les écoutilles et se rendre perméables aux analyses de certaines girouettes de L’Équipe, RMC et Canal+.
L’OM a réalisé son sixième meilleur parcours, depuis la remontée de 1984. Il a également assuré le spectacle, puisqu’il a égalé le nombre de buts inscrits par la formation de Marcelo Bielsa, en 2014-2015 (38). Il devrait encore s’améliorer, à condition de bénéficier de sérénité, du soutien de ses fans et d’un arbitrage juste.
