Cinq ans après, Aurélien Chedjou n’a pas pardonné à Igor Tudor, sur lequel il ne mâche pas ses mots. Les méthodes du Croate ont été jugées trop difficiles par les joueurs de Galatasaray, en 2017 : « C’est un très bon tacticien. Mais quand il a des éléments de caractère, ça se frite très vite. Sur le plan du management, ça ne passe pas. On demandait de l’écoute, il n’y avait pas moyen, et aucune place au dialogue. Ses méthodes d’entraînement nous usaient plus qu’autre chose : on n’était pas frais en match. Et puis, il était venu avec un système en 3-5-2 : on ne le maîtrisait pas, mais il insistait », a-t-il lancé à La Provence.
« Les cadres étaient allés voir le président »
Les joueurs stambouliotes ont tenté de lui faire relâcher la pression, sans succès : « On lui avait dit que personne ne se retrouvait dans ce qu’il faisait, qu’il fallait qu’on lève un peu le pied pour être en forme pour la compétition, mais il ne comprenait pas. C’était : « je suis l’entraîneur et on fait ce que je décide, soit vous faites ce que je dis, soit c’est fini ». Ça ne se fait pas. Les cadres étaient allés voir le président pour expliquer que ce n’était pas possible de travailler avec lui, que ce n’était pas la bonne personne s’il n’y mettait pas du sien. On ne peut pas venir du jour au lendemain dans un club et tout changer », a-t-il poursuivi.
L’ex-Lillois s’est aussi remémoré son accrochage avec l’ancien Turinois, qui explique certainement cette prise de position contre lui : « Moi aussi, j’ai eu un clash avec lui : il m’alignait défenseur axial droit dans son 3-5-2, je me retrouvais comme un latéral quand le ballon arrivait de mon côté. Je détestais ce poste et je n’y arrivais pas. Je suis allé le voir dans son bureau en lui avouant que je n’étais pas à l’aise, que ça serait bien d’y mettre un autre pour que l’équipe soit plus performante. Plus tard, avant une séance d’entraînement, il a dit devant tout le groupe que je refusais ce poste. Pourquoi étalait-il ça devant tout l’effectif ? Tout le monde croyait que je lâchais le club, il m’a fait passer pour quelqu’un qui fuyait, donc ça a pété. Je me suis senti trahi. »
Igor Tudor a quitté ses fonctions prématurément, dans le club turc. Ce témoignage tend à laisser penser que tous les joueurs ne sont pas prêts à bosser comme cela se fait dans certains grands championnats.