Al-Khelaifi : « Nous sommes des gens biens »

Nasser Al-Khelaïfi a commenté les lourdes critiques qui visent le Qatar, ces dernières semaines. Le président du PSG les juge injustes.

Al-Khelaifi Noel Le Graet

Lors d’un entretien accordé à L’Équipe, Nasser Al-Khelaïfi a commenté les enquêtes divulguées ces dernières sur l’organisation du mondial qatari. Le président du PSG se positionne en victime : « Mais vous savez pourquoi on nous juge comme ça ? Parce que c’est le Qatar. On est un petit pays. Des gens ne peuvent pas accepter que la Coupe du monde soit organisée ici. Aujourd’hui, je suis très, très fier. Nous sommes un peuple humble, avec le coeur sur la main. Nous, les Qatariens, on a montré au monde entier ce qu’on était capables de faire. Les infrastructures sont incroyables, il n’y a pas de mouvement de foule et c’est très familial. Toutes les cultures sont ensemble. Notre identité, c’est de cultiver la paix avec tout le monde. On accepte des gens du monde entier. Le Qatar a changé. On n’est pas responsables de tout. Nous sommes des gens bien. »

« Pourquoi vous ne parlez pas de l’entreprise européenne qui a construit les stades ? »

Le Qatari a poursuivi sur la même ligne : « Pourquoi les gens n’ont pas parlé de ces questions-là sur les autres Coupes du monde et les autres événements majeurs ? A-t-on entendu les médias parler, faire des enquêtes ? On ne dit pas que nous sommes les meilleurs, mais on n’est pas aussi mauvais qu’on le présente. Nous ne sommes pas parfaits. Mais qui est parfait ? Personne. Nous nous sommes développés plus rapidement que n’importe quelle nation dans l’histoire, les changements apportés depuis l’attribution de la Coupe du monde (en 2010), d’autres pays ont pris des siècles pour les mettre en oeuvre. » Le dirigeant pense que la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil n’ont pas subi le même traitement : « C’est certain. Et les Qatariens ne comprennent pas pourquoi. On sait qu’on doit progresser, et on l’a déjà fait. J’ai lu beaucoup de choses sur les stades. Ce ne sont pas les entreprises qatariennes qui les construisent. Il y a des multinationales qui font des profits énormes en les construisant. Pourquoi vous ne parlez pas de l’entreprise européenne ou autre qui le fait ? Nous prenons nos responsabilités, mais ce n’est pas juste, honnêtement. Les sociétés étrangères doivent aussi gérer la manière dont elles emploient les gens. »

Et de conclure sur les protestations liées aux questions des droits de l’homme durant le tournoi : « L’émir l’a dit lors de la cérémonie d’ouverture. Tout le monde est bienvenu au Qatar. Quels que soient sa nationalité, ses origines, ses croyances, son sexe. Mais on demande une chose : le respect de notre culture. Nous, quand on est à Paris, on respecte. Je ne pense pas qu’il faille mélanger politique et sport. Ce n’est pas le sport, ça. Sinon, ça ne se termine jamais, on aura des protestations sur tout. Je veux remercier Hugo Lloris pour ce qu’il a dit (*). Il a raison à 100 %. La Coupe du monde, c’est la fête. Si chacun fait son mouvement de contestation, ça divise. Le foot doit unir. »

Ce Mondial a dévoilé à ceux qui avaient un doute combien les instances du football étaient incontrôlables. Gianni Infantino, le président de la FIFA, a notamment transféré son domicile à Zoug, avec sa famille, au Qatar. Et la fédération française n’a évidemment pas brillé pour ses prises de position, ces dernières semaines…

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