Les accusations brutales de Darmon contre Tapie

Jean-Claude Darmon © Icon Sport

Jean-Claude Darmon a évoqué sa rencontre avec Bernard Tapie. L’ancien grand argentier du foot français ne porte visiblement pas l’ancien boss très haut dans son estime.

Lors d’un entretien accordé au Figaro, Jean-Claude Darmon s’est remémoré sa rencontre avec Bernard Tapie, avant que ce dernier ne rachète l’OM. L’ex-grand argentier du football français se rappelle d’un personnage très atypique.

« On nous a opposés, vous avez raison. Avant qu’il n’arrive (1986), j’avais été un moteur du sauvetage de l’OM. Avec moi, il joue le rôle de séducteur, il me fait monter dans sa Porsche, dans son avion, et me prend pour un second couteau. Mais je ne fais rien pour boxer avec lui. Il était plus fort que moi parce qu’il savait mentir d’une telle façon que personne ne pouvait lui arriver à la cheville. Il y a eu une concurrence stupide entre nous », a-t-il confié au quotidien.

« Pascal Olmeta me l’a dit »

Il rappelle que le football français lui doit la C1, mais estime que la corruption ne s’est pas limitée à VA-OM, durant sa présidence : « Qu’on le veuille ou non, il a offert à la France une Coupe d’Europe (1993) alors qu’on n’avait jamais rien gagné. Il ne peut pas avoir fait que du mal au football français. Mais il a voulu être partout et tout le temps. Surtout, il a fait une erreur fondamentale qui lui a coûté la vie : la politique. Après, l’affaire VA-OM est une énorme connerie. Et la conséquence de l’avoir commise plusieurs fois. Ils n’ont pas pris les précautions d’usage. Je ne suis pas le seul à dire cela, Pascal Olmeta (ancien gardien de l’OM) me l’a dit : « Chaque fois, Tapie nous annonçait qu’il allait payer les adversaires. J’avais envie de le tuer parce qu’on avait l’impression de ne servir à rien. » »

Et de conclure : « S’il a payé d’autres matchs que VA-OM ? La grande erreur de VA-OM, c’est ça. Après, tu ne fais plus attention. C’est comme les tueurs en série : si l’assassin tue une fois et s’il ne le fait plus du tout, il est dur à choper. Là, non. Peut-être que d’autres dirigeants l’ont fait avant lui, mais une ou deux fois. Tu ne peux pas faire ça quatre, cinq ou six fois. Ce n’est pas possible. »

Depuis trente ans, Tapie est régulièrement l’objet d’attaques fondées sur des « on dit », alors que son équipe dominait tout sur le papier et sur le terrain. Encore aujourd’hui, d’autres clubs, pourtant visés par des accusations appuyées, passent entre les mailles du filet.

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