Aubameyang : « Je n’avais jamais connu une telle impatience »

Pierre-Emerick Aubameyang est revenu sur son choix de rejoindre l’OM, l’été dernier. L’attaquant ne regrette pas, même si les difficultés ont été nombreuses.

Leonardo Balerdi, Pierre-Emerick Aubameyang © Icon Sport

L’OM ne vit pas le type de saison qui va améliorer sa réputation. Pierre-Emerick Aubameyang ne regrette pas son choix d’avoir signé à Marseille (propos relayés par L’Equipe) : « Marseille est une folie mais c’est un gros défi et c’est exactement ce que je recherchais. Après une année à vide, il fallait quelque chose qui puisse me stimuler, même si c’est l’extrême parfois ici. Tu vis la chose à fond et ça te donne l’énergie de montrer que tu es encore là. Je ne me suis pas posé la question : “Qu’est-ce que je fais à l’OM ?”, non. Mais “qu’est-ce que je fais à la conférence de presse ?”, oui ! Mais je m’en étais sorti, avec l’expérience on arrive à dribbler (rires) ! Je suis content et fier d’avoir fait ce choix de venir ici, parce que le temps prouve que j’avais raison. »

« Je préfère avoir un challenge, même risqué, qu’un gros chèque »

L’ancien Gunner souhaitait retrouver la passion, après des années passées dans des stades aseptisés en Angleterre : « C’était stimulant parce que moi aussi je suis un peu fou dans ma tête et j’ai besoin de sentir le public, même si dans un premier temps, ils m’ont boudé. Mais ça fait partie de la vie, quand vous n’avez pas de résultats, c’est normal qu’on vous pointe du doigt. C’est ce qui te donne la force. Ils savent que tu es capable de le faire, à toi de te surpasser, de te regarder dans la glace et de faire le nécessaire pour leur rendre ce qu’ils donnent. Quand ça va, ils sont là, mais quand ça ne va pas, ils ont aussi été là. Ils ne nous ont pas lâchés. »

PEA a confirmé avoir reçu des offres XXL en provenance du Moyen-Orient. Mais il a choisi le football plutôt que l’argent : « Il y a eu l’opportunité. La proposition est arrivée. Comme chaque été, je fais le point avec mon père et je me dis : “Non, ce n’est pas moi.” Je ne veux pas finir sur une saison comme ça parce que pour le joueur que j’étais, pour la carrière que j’ai faite, je ne peux pas accepter de partir sur un échec. Bien sûr que ce type de gros chèque est tentant, d’Arabie saoudite ou d’ailleurs, mais avant tout, c’est le football que j’ai dans le cœur, je n’ai pas envie d’avoir de regrets demain. Je préfère avoir un challenge, même risqué, c’est ça qui va faire que je reprendrai derrière un plus gros chèque, on ne sait jamais dans la vie (rires). »

« J’ai commencé à jouer avec la rage, presque avec la haine »

Enfin, Aubameyang a admis avoir été surpris par l’exigence du public, plus importante que ce qu’il avait connu à Barcelone, en Angleterre ou à Dortmund : « Je n’avais jamais connu une telle impatience. Ça a été dur, surtout par rapport à ma famille, notamment mon fils le plus grand qui comprend mieux la situation. À l’école, il doit se faire chambrer et il ne le vit pas forcément bien. Le moment qui m’a le plus touché, c’est le jour où je me suis fait siffler ici à domicile (OM-Lille, 0-0, le 5 novembre). Ça m’a foutu les boules quand je suis rentré chez moi et que j’ai vu ma mère qui était triste. Je me disais : ‘‘Mais pourquoi ils ont fait ça alors que ma mère est là et qu’elle n’a pas à subir ces choses ?” Surtout qu’elle a eu des problèmes de santé il n’y a pas longtemps, je n’ai vraiment pas envie qu’elle vive ça, je veux qu’elle voie son fils comme elle l’a toujours connu, souriant, plein d’énergie. Ç’a été le déclic dans ma saison. J’ai commencé à jouer avec la rage, presque avec la haine. »

Il a aussi tenu à souligner le rôle de Gennaro Gattuso dans son come-back : « C’est vraiment grâce au travail de (Gennaro) Gattuso et son staff, on a bossé énormément, chaque semaine, c’était basé sur le rythme. Il me disait : “Ça fait combien d’années que tu ne t’es pas entraîné à ce rythme-là(rires) ?” Bon, Barcelone, on s’entraînait bien, attention. Mais je ne les remercierai jamais assez de m’avoir redonné ce peps, parce que quand tu es bien physiquement, tu réussis les gestes plus simplement. Le travail devant le but, après, je le fais toujours, je prends toujours mon temps pour peaufiner les détails ! »

Pierre-Emerick Aubameyang totalise 27 buts et 11 passes décisives en 46 matchs, toutes compétitions confondues. L’attaquant sera certainement encore déterminant d’ici la fin de la saison.

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