Depuis que les stades anglais ont été vidés des vrais supporters de foot pour être remplacés par des cadres supérieurs bien dociles, les ambiances ne sont plus ce qu’elles furent dans le passé. Pour certains, on ne s’en plaindra pas. Pour d’autres, on peut aussi regretter toute la ferveur populaire qui est désormais reléguée à l’extérieur des enceintes. Car le football anglais s’est aussi construit sur une hausse massive du prix des places qui a évincé des gens du peuple des tribunes sur l’autel de la paix civile. Tant mieux et tant pis …
En difficulté face à Manchester United, les Gunners d’Arsenal (qui furent en leur temps un club de rageux comme en témoigne l’excellent « Carton jaune » du non moins excellent Nick Hornsby) doivent retourner la situation dans cette demi-finale de Ligue des Champions. Et Samir Nasri, parti au royaume du football dérèglementé, en appelle aux supporters. « On a besoin de ce douzième homme. Si je peux demander une chose, c’est que l’Emirates se transforme en stade Vélodrome. J’ai encore en mémoire la demi-finale de Coupe Uefa contre Newcastle (2-0, doublé de Drogba) – J’en ai des frissons rien que d’en parler -, c’était un volcan. Contre Manchester, il faut que ce soit un volcan. »
Comme c’est beau de se bercer d’illusion tout en souhaitant toujours plus d’argent … Marseille, comme Naples, Athènes ou Istanbul a gardé au moins une passion populaire autour de son club sans que l’argent n’ait tout ébranlé ! Et tant mieux parce que le football ne sera jamais un sport de gosses de riche.
