Info FM : des journalistes tentent de déstabiliser l’OM ?

L’OM a vécu une intersaison agitée et certains médias pourraient y avoir une responsabilité. Certains articles publiés par des quotidiens ont posé question, ces derniers jours. Deux journalistes, qu’on surnommera dans ce papier Alfred Jarry et Guy de Maupassant par respect du talent (n’est pas romancier qui veut !) et des abréviations, ont sorti des informations erronées (selon nos sources).

Igor Tudor

Dimanche soir. Sur les coups de 18 ou 19 heures. Alfred Jarry s’insurge sur Twitter de l’absence de Dimitri Payet dans le onze de départ du match OM-Reims. Salarié dans un journal régional et expert de Championship Manager 2, l’as de la plume ironise sur le fait que « tout va bien en interne ». Il répond de la sorte aux propos lâchés par le capitaine olympien lui-même en conférence de presse. Et pour cause : le Réunionnais a démenti certains des éléments communiqués par son média les jours précédents. Il affirme que les joueurs n’ont pas demandé de réunion et que l’ambiance du groupe est identique à celle de 2021-2022, soit excellente.

Quelques minutes plus tard, Guy de Maupassant, son proche confrère au sourire rêveur qui oeuvre dans les colonnes d’un quotidien sportif, insiste sur le fait que l’opposition rémoise est faible : c’est une chance pour Igor Tudor, qui pourrait bien s’en tirer. Le matin même, le journaliste avait mis le feu aux poudres en publiant un article qui annonçait une crise profonde en cas de défaite. Ce papier faisait suite à une grosse semaine durant laquelle les deux étoiles de shérif de la presse écrite avaient lâché des informations sur de prétendues altercations lors des entraînements olympiens.

« Haute tension à l’OM, les joueurs mécontents des méthodes de Tudor », « Les joueurs ont demandé à voir Longoria », ou encore « Marseille déjà sous pression ». Les titres choisis pendant la semaine traduisent assez bien la sérénité qu’Alfred Jarry et Guy de Maupassant ont tenté d’instaurer à la Commanderie. Les deux acolytes semblent regretter si fort Jorge Sampaoli, qu’on en oublierait presque qu’El Zurdo a été la cible de missiles de leur part durant toute la saison passée (alors que l’OM était deuxième).

Une crise qui n’en est pas une, Tudor sifflé avant sa première

Dimitri Payet, Mattéo Guendouzi, Gerson… Selon les informations communiquées par Alfred Jarry et Guy de Maupassant ces dix derniers jours, quasi tous les cadres se sont accrochés avec Igor Tudor. Les supporters de l’OM ont enchainé les estoufades quasi quotidiennement, entre le stage en Angleterre et la rencontre contre Reims, au point que le Croate a été sifflé avant même son premier match officiel. Une première !

Sur les réseaux sociaux, quelques anicroches avaient pourtant eu lieu entre Alfred Jarry et Guy de Maupassant et d’autres intervenants, au sujet des renseignements parus dans les éditions des deux quotidiens. Et Dimitri Payet avait aussi violemment recadré les deux romanciers, en conférence de presse.

Ce mercredi, FootMarseille est en mesure d’infirmer quelques-unes de leurs exclusivités. D’après nos sources, Gerson n’a pas souhaité quitter l’entraînement, après un prétendu accrochage avec Igor Tudor, en Angleterre. Mattéo Guendouzi n’a pas non plus disparu à la mi-temps d’un match, après des échanges poétiques avec le technicien. Les joueurs n’ont pas demandé de réunion avec Pablo Longoria. Et le président n’était pas informé du départ de Jorge Sampaoli depuis plusieurs semaines, la venue d’Igor Tudor n’étant pas programmée en coulisse. L’Espagnol a recruté l’ancien coach de Vérone en travaillant vite et fort, comme il a l’habitude de le faire.

Quid de l’éthique ? Journalistes ou romanciers ?

On ne parle pas là de rédacteurs de blogs ou de sites internet : il s’agit bien de journalistes-cadres travaillant dans des quotidiens historiques. Ils savent ce qu’est l’éthique du journaliste.

Or parmi les normes associées à la déontologie du journalisme, on retrouve la vérité, la rigueur et l’exactitude, mais aussi l’intégrité, l’équité et l’imputabilité. On avait cru comprendre avec des dossiers liés au Qatar, à la présidence de la FFF ou à l’arbitrage d’un club champion au début des années 2000, que le football n’était pas vraiment concerné par cette éthique. Les événements des derniers jours tendent à laisser penser qu’on avait raison.

Quels intérêts auraient Guy de Maupassant et Alfred Jarry à balancer des boniments et alimenter la fronde ? Pour le premier, il s’agirait peut-être tout simplement d’écrire un papier plus « piquant ». Le quotidien sportif a toujours paru traiter l’OM différemment, insistant sur le caractère sulfureux du club et de la ville. Quant à Alfred Jarry, il s’improvise parfois comme le justicier qui dénonce l’instrumentalisation de son club. Et il rêve de voir revenir un coach intègre et au gros palmarès : Rolland Courbis.

Il est plus facile de détruire que de construire

L’aphorisme de la loi de Brandolini ou du principe d’asymétrie des baratins relaie l’idée selon laquelle réfuter des stupidités demande plus d’énergie que celle nécessaire pour les produire. Cela explique d’ailleurs pourquoi les techniques de propagande et de désinformation, en particulier chères à certains extrêmes, sont si difficiles à enrayer.

On peut aussi ajouter qu’il est plus facile de disséminer la colère sur des terres nourries par la frustration de la #venteOM que de diffuser de la tolérance et de l’apaisement. Il est plus simple de détruire que de construire. Le club marseillais ne sait pas ce que c’est que travailler dans le calme et la sérénité. Et ses supporters (pas ceux qui sifflent Igor Tudor, les autres…) en subissent indirectement les répercussions.

Il n’est bien sûr pas question de prendre ici parti pour ou contre Igor Tudor, ou de tirer une quelconque conclusion sur le mercato, le collectif, la méthode, etc. Il est trop tôt pour juger. Enterrer son travail avant la première rencontre officielle n’a aucun sens. Le terrain et les résultats parleront, ces prochains mois.

Mais comme les joueurs, l’entraîneur, les dirigeants et les supporters, les journalistes ont des comptes à rendre. Aussi captivants que soient leurs romans, Alfred Jarry et Guy de Maupassant pourraient opter pour d’autres types de papiers. On peut d’ailleurs se demander quel rôle ils tiennent vraiment dans l’instabilité chronique qu’ils associent eux-mêmes systématiquement à l’OM…

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