Incidents de Nice, Longoria : « Si on accepte ça, on accepte tout »

Pablo Longoria est longuement revenu sur les incidents qui ont provoqué la fin du match Nice-OM. Il a répondu aux accusations proférées par quelques responsables niçois en plein déni.

Pablo Longoria

« Il y a eu des moments de tension. Je peux m’énerver dans un match, contre moi-même ou contre des décisions, mais je n’insulte personne. C’est mon éthique. On ne s’est pas attrapé avec le président, il n’y a eu aucun type d’agression. Et c’est José Cobos (ex-joueur de l’OGC Nice, désormais conseiller municipal délégué à l’événementiel sportif) qui a été super qui a calmé les ardeurs de tout le monde, nous avons parlé en italien », a-t-il déclaré à La Provence. Il a aussi parlé de l’invasion du terrain : « Mes joueurs étaient blessés, physiquement et psychologiquement par l’agression des ultras. Jamais dans ma vie, dans le monde entier, je n’avais vu de telles images, sinon un Dinamo Zagreb-Partizan de Belgrade, au début de la guerre des Balkans. Ma résolution a vite été prise, pour une question de principe. Si on accepte ça, on accepte tout. Pour protéger mes joueurs, ils n’étaient pas en sécurité. On peut accepter qu’il y ait des stades plus chauds que d’autres, la pression du public, c’est normal, mais tu ne peux pas accepter la moindre possibilité que des supporters puissent entrer sur le terrain et agresser les joueurs. C’est un précédent très dangereux. »

« L’arbitre a expliqué qu’on lui imposait de le faire reprendre »

Pablo Longoria a enfin expliqué le dérouler de la réunion de crise : « Il y a eu d’abord une cellule de crise avec le délégué, l’arbitre, les deux présidents et le Préfet de police. Chacun s’est exprimé et le délégué a dit que le match devait reprendre. Je leur ai répondu que ma décision était de faire rentrer les joueurs aux vestiaires et à Marseille parce que leur sécurité n’était pas garantie. On s’est ensuite retrouvé dans les vestiaires, avec les coaches, les délégués, l’arbitre et les présidents. Celui de Nice était allé voir ses supporters et nous disait que tout allait bien, mais ils n’ont pas cherché à me faire changer d’avis. L’arbitre a expliqué que sa décision était d’arrêter le match et qu’on lui imposait de le faire reprendre pour des questions d’ordre public. Personne ne nous a dit que nous perdions si nous ne revenions pas sur le terrain. »

Le rôle tenu par la LFP prête clairement question. D’une part car le match aurait dû être arrêté plus tôt, d’autre part car la reprise du match paraissait irresponsable, dans ces conditions. Un drame aurait pu survenir, sur la pelouse de l’Allianz Riviera, dimanche soir.

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