Droits TV : Labrune explique le choix Amazon

Vincent Labrune a expliqué le choix du conseil d’administration de la LFP de se porter sur l’offre d’Amazon, plutôt que celle de Canal+.

Vincent Labrune

Lors d’un entretien accordé à L’Équipe, Vincent Labrune a expliqué pourquoi le choix des clubs de Ligue 1 s’était porté vers Amazon, plutôt que Canal+ : « Amazon était mieux-disant financièrement. Dans la situation où se trouvent les clubs, il était difficile d’expliquer que 60 millions d’euros garantis de plus par an, c’était moins bien que 78 millions d’euros hypothétiques, comme le proposait Canal+. Sur 600 millions d’euros de droit, ça fait quand même un écart de 10 %. Il faut comprendre le traumatisme vécu par les clubs avec l’affaire Mediapro. On passe d’un acteur qui n’est pas réputé pour sa solvabilité, c’est le moins que l’on puisse dire, à la 2e plus grosse entreprise mondiale qui pèse plus de 1 600 milliards de capitalisation boursière. Amazon a vocation à devenir l’un des plus gros acteurs du marché des droits sportifs dans les 20 ans qui viennent. Et c’est accessoirement un partenaire que toutes les ligues du monde entier s’arrachent et rêvent d’avoir pour le futur. Il faudrait être fou pour refuser Amazon, laisser passer ce train, et prendre le risque qu’il ne revienne pas la prochaine fois. »

VLB rappelle que Canal aurait été pris s’il avait été mieux-disant : « Ce qu’il manquait à l’offre de canal et de beIN Sports pour être retenu ? 60 millions d’euros ! On l’a dit depuis 9 mois : on est dans une situation financière dramatique. Le football aujourd’hui, c’est la sidérurgie il y a 40 ans. On est exsangue financièrement, tout le monde le sait. 60 millions d’euros d’écart, soit 180 millions d’euros sur 3 ans, pour des clubs qui ne savent même pas comment ils vont finir l’exercice, c’est beaucoup d’argent. » Et de préciser : « Canal+ n’a pas laissé tomber le football français, mais a peut-être été frileux dans la dernière ligne droite. (…) Les déclarations d’intention, les menaces ou la politique fiction, tout ça c’est très bien. Mais un moment donné, il y a les faits et le monde réel. La réalité est très simple. On a un contrat avec beIN Sports qui n’a pas manifesté, à date, sa volonté de le résilier. J’ajouterai à ce sujet, comme l’a rappelé le gouvernement, qu’un contrat est fait pour être respecté. Les dernières décisions de justice sont toutes en notre faveur. (…) Je pense sincèrement que la stratégie systémique des contre-feux juridiques ou médiatiques à ses limites. Et qu’il serait plus fin et constructif que le bon sens et la raison l’emporte. Canal+ a la chance d’avoir un lot qui reste très attractif avec 28 choix n° 1 et la case du samedi soir, celle où le PSG est éligible de façon récurrente en raison de son parcours européen. »

La chaîne cryptée a en effet adopté une stratégie étonnante, ces derniers mois, et semblé davantage vouloir profiter de la situation des clubs français que de les aider.

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