Les anecdotes de Boli sur Beckenbauer

Basile Boli s’est remémoré ce moment de la saison 1990-91 où Franz Beckenbauer l’a fait travailler pour qu’il puisse jouer sur le côté droit de la défense. L’Allemand avait aussi voulu faire de lui le capitaine de l’OM.

Bernes, Goethals, Beckenbauer

Après le scandale lié à la main de Vata, à Benfica, Bernard Tapie a misé sur Beckenbauer pour donner de la notoriété à son club. L’Allemand a changé beaucoup de choses. Boli s’est notamment remémoré quand le technicien a tenté de le faire jouer à droite : « Si j’étais tout le temps en retard ? C’est arrivé qu’une seule fois ! Quand j’arrive au stade, je récupère mes affaires auprès de Mireille, une vieille dame de 82 ans qui s’occupait des équipements (il imite une femme à l’accent marseillais) : « Dépêche-toi, hein… Il est pas content, l’Allemand ! » Je les suis en voiture, en tenue de ville, et quand je vais le voir, il m’annonce qu’il va me mettre arrière droit. Il était fâché. Holger m’a fait faire cinquante sprints sur 100 mètres, sur le côté droit, avec un centre au bout. Il m’a cassé les couilles… Vu que j’étais énervé, j’ai bossé comme un fou, envoyé des centres, des centres. Et j’ai marqué 12 buts dont une super volée contre Rennes, un but extraordinaire (désigné plus beau but de la saison 1990-1991). Avec Franz, mes pieds carrés sont devenus ronds », a-t-il confié lors d’une interview magique publiée par So Foot.

« Franz veut que tu sois capitaine. »

L’ancien défenseur a aussi évoqué l’épisode durant lequel Beckenbauer avait tenté de faire de lui le capitaine de l’OM : « Un jour, Holger vient me dire : « Franz veut que tu sois capitaine. » Moi : « Non, non, j’viens d’arriver, et Tapie va me tuer, Papin c’est son fils. » D’autant que quand j’étais à Auxerre, les supporters chantaient : « Boli, tu pues, va te laver le cul ! » Il fallait que je calme le jeu. Ce soir-là, Tapie m’appelle : « Dis-lui non, c’est Jean-Pierre le capitaine. » Moi : « OK président, je m’en fous. » Beckenbauer m’a invité chez lui, en face du Sofitel, sur la corniche, où il y avait de super maisons. Il habitait là avec « Bridget » (Brigitte en réalité). Je lui dis que j’ai pas envie, que je viens d’arriver, que j’ai pas beaucoup d’expérience, mais il s’en fout ! En partant, sa femme m’a regardé avec mon air de cocker, et lui a parlé en allemand pour lui dire : « Écoute, s’il n’a pas envie, laisse-le. » Elle m’a sauvé la vie, « Bridget » ! »

Pour rappel, Beckenbauer a été débarqué quatre mois après son arrivée à Marseille. Il a ensuite tenu un rôle d’ambassadeur, avant de retourner en Allemagne au terme de la saison.

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