La Cour des comptes s’interroge sur la gestion de la FFF

La cour des Comptes a épinglé la Fédération française de football pour des « largesses », et notamment des conditions de rémunération jugées très favorables.

Noel Le Graet

Le Monde relaie certains éléments du compte rendu de la cour, laquelle reproche aux dirigeants de la FFF certaines dépenses. Sur la saison 2014-2015, des avions auraient été affrétés à Noël le Graët à 27 reprises, pour un montant de 313 000 euros, contre 9 000 euros en 2011 (avant son élection, Ndlr). L’instance s’est justifiée : « Le président bénévole accompagne les sélections et est omniprésent sur le plan international. (…) Il est au contact du football amateur en métropole et dans les DOM-TOM. (…) Tous ces déplacements sont des déplacements professionnels, avec une consultation auprès des compagnies au préalable. Les montants en jeu ne nécessitent pas une procédure spéciale dans la mesure où ils relèvent de budgets validés par le comité exécutif et surtout l’assemblée fédérale. »

« La politique salariale s’est avérée très généreuse »

La Cour des comptes dénonce également « certains salaires exceptionnels » et des « conditions de rémunérations et de travail très favorables » : « La politique salariale s’est avérée très généreuse ces dernières années : augmentations générales de 3 % par an, abondement du plan d’épargne entreprise, accord relatif à la participation, accord d’intéressements basés pour partie sur les résultats financiers de la Fédération, alors qu’il conviendrait de privilégier des critères correspondant à l’objet même de cette dernière. » Enfin, elle pointe « le versement d’indemnités de ruptures conventionnelles ou transactionnelles généreuses, toujours supérieures aux pratiques communément admises » : huit employés auraient bénéficié d’indemnités de rupture de contrat supérieures à 300 000 euros, entre 2011 et 2015 (pour un total d’indemnités de 8,6 millions d’euros sur quatre ans).

La cour a enfin souligné « l’absence de réels contre-pouvoirs » et relevé que « la nomination [en 2012] du sélectionneur en titre des Bleus Didier Deschamps n’apparaît pas avoir fait l’objet d’une communication devant le comité exécutif, à tout le moins, pas en réunion ».

Ce n’est pas la première fois que certaines dépenses de la FFF posent question. Pour rappel, Claude Simonet, qui l’a présidé de 1994 à 2005, a été condamné à six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour avoir dissimulé un déficit de presque 14 millions. La bouteille de vin de 4 800 euros qu’il s’était offert, lors de la Coupe du Monde 2002, à Séoul, avait fait scandale.

Un article lu 3944 fois