Le projet, la claque monégasque, ses coéquipiers… Evra se livre

S’il est bien un bourreau de travail, Patrice Evra peine pour l’instant à retrouver son niveau, en ce début de saison. Le latéral n’en reste pas moins un leader naturel de vestiaire particulièrement déterminé.

Patrice Evra

Dans La Provence, l’ancien Turinois a commenté la pression qui pesait sur les épaules des Olympiens, en ce début de saison. Elle ne le choque pas : « J’ai choisi l’OM car beaucoup de personnes m’ont dit de ne pas venir, à cause de l’ambiance chaude, des gens qui oublient vite… Moi, j’aime où il y a la merde. Je suis comme ça, on ne me changera pas, j’ai besoin de ça. Ce match contre Monaco fait mal. Six buts, ça fait beaucoup, c’est difficile à digérer. Maintenant, ce n’est que trois points de perdus. Contre Rennes, on n’a plus le choix, il faut effacer les doutes le plus rapidement possible. Il ne faut pas se foutre de la gueule des supporters. Je ne sais pas qui a dit que le projet de l’OM, c’était pour tout de suite, qu’on allait gagner tout de suite, qu’on allait faire venir Messi… », a-t-il déclaré.

Le défenseur s’étonne qu’on fasse des polémiques avec les ambitions du projet. Il n’en reste pas moins affecté par la défaite subie à Monaco : « Je vous raconte ce que Zubizarreta m’a dit lorsqu’il est venu à Turin : l’objectif, c’est d’être dans les cinq premiers. (…) Tout ce que l’OM m’a dit se passe en ce moment. Le jour où ils ne tiendront plus parole, je leur serre la main et je prends mes valises. Je suis plus une solution qu’un problème. Je ne vous cache pas que ce 6-1 me casse les burnes (sic). J’ai hâte de jouer contre Rennes, qu’on reprenne trois points et qu’on enchaîne. » Il estimait nécessaire de prendre la parole : « Certains m’appellent le pompier. J’aime bien faire des interviews quand ça va mal. Je ne sais pas si mes coéquipiers les lisent, ils n’en ont pas besoin pour savoir ce que je pense, ils sont avec moi au quotidien. Quand je commencerai à fauter dans ces moments-là, je me poserai des questions. Que les gens soient derrière nous ou pas, moi, je suis derrière mes coéquipiers. Jusqu’au bout. »

Une mise au point a visiblement eu lieu : « Pendant deux jours, ça a été compliqué. Ce n’était pas mon vestiaire, celui que je connais depuis mon arrivée. Il y avait beaucoup de gens énervés ; entre nous, on s’est un peu secoués. Cette défaite fait plus mal que celle contre Paris parce qu’il manquait beaucoup de joueurs. 6-1, ça fait beaucoup, surtout vu les ambitions qu’on a cette année, c’est-à-dire faire mieux que l’année passée. Ici, il faut faire attention à ce que tu dis (sourire). À nous de réagir, de gommer cette gifle et tous les doutes. On se remet dedans, on va de l’avant. Peut-être ne travaille-t-on pas assez, peut-être croyait-on que ce serait plus facile. Je ne sais pas, je n’ai pas la clé de tous problèmes. On a commencé à se mettre dedans depuis le début de la semaine. On travaille pour que ce genre de chose ne se reproduise plus. »

Compte tenu de l’impatience affichée par certains supporters et des raccourcis réalisés par certains médias, le match OM-Rennes revêt déjà une importance très particulière. Espérons une vraie réaction.

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