Le point sur le mercato de l’OM

L’OM a frappé un grand coup, avec l’arrivée de Luiz Gustavo. Au moins trois recrues sont encore attendues : un gardien, un défenseur et un attaquant.

Ce jeudi, quelques journalistes ont tenté, en vain, d’arracher un sourire à Luiz Gustavo. Le Brésilien n’a pas cillé et a peut-être démontré que la férocité qu’il affiche sur les pelouses n’a rien d’improvisée. Elle devrait en tout cas faire beaucoup de bien à l’entrejeu marseillais, lequel a manqué de méchanceté et de vice, lors du dernier exercice. Selon Andoni Zubizarreta, le Brésilien est la troisième recrue de l’OM, après Valère Germain et Boubacar Kamara. Et, à bien y regarder, Rudi Garcia dispose d’un groupe relativement étoffé. Il reste à l’améliorer qualitativement.
Voici un petit point sur la situation du mercato phocéen :

Incertitude, concernant le dernier rempart

Au poste de gardien de but, Yohann Pelé (34 ans) sort d’une saison remarquable, et il est probable qu’il puisse la rééditer. L’Albatros est monté en puissance et a sauvé de nombreux points, en particulier au printemps. Le recrutement de Steve Mandanda (32 ans) serait toutefois l’assurance de pouvoir compter sur un portier de niveau international, expérimenté, connaissant le contexte et capable de peser sur le vestiaire dès son arrivée. Les noms de Víctor Valdés (35 ans), Guillermo Ochoa (31 ans) et Filip Manojlovic (21 ans) ont également été relayés par les médias, ces derniers jours. Comme ils l’ont indiqué à plusieurs reprises, les dirigeants tentent de trouver le bon compromis entre l’expérience et la jeunesse, et l’on peut faire confiance au directeur sportif espagnol pour trouver l’homme idoine pour ce poste, alors qu’il était lui-même gardien. Selon certaines sources, la décision sera prise rapidement.

Steve Mandanda

Défense : les fondations ne sont pas posées

En ce qui concerne l’arrière-garde, le chantier reste important, étant donné que l’incertitude règne au sujet des futurs titulaires axiaux. C’est d’autant plus problématique que l’adaptation d’un défenseur central nécessite du temps. Un stage et des matchs amicaux ne seraient pas de trop pour qu’il(s) puisse(nt) assimiler le système de jeu prôné par Rudi Garcia et développer les automatismes avec ses (leurs) partenaires. Le nom d’Adil Rami (31 ans) est souvent revenu, ces dernières semaines. Il n’est pas évident de mesurer l’apport qu’il pourrait constituer, alors qu’il n’a pas réalisé la meilleure saison de sa carrière, sous les couleurs du FC Séville. Stefan de Vrij (25 ans) semble pour sa part trop onéreux pour les finances provençales (on parle d’un montant de transfert de 30 millions d’euros, Ndlr). Enfin, Henri Bedimo a visiblement l’intention de rester, côté gauche, mais un latéral droit pourrait arriver pour tenir un rôle de doublure, ou mettre en concurrence Hiroki Sakai.

Milieu de terrain : un second récupérateur ?

À l’image de son ancien club, Wolfsburg, Luiz Gustavo a connu une année difficile. Les Loups ont terminé 16e de Bundesliga, évitant de justesse la relégation. Ils semblent avoir payé le scandale Volkswagen et les restrictions budgétaires qui ont suivi. En interne, l’impact a été important : Klaus Allofs, qui était directeur sportif, a par exemple quitté le club, en décembre. Le Brésilien s’est pour sa part mis une partie des fans allemands à dos, par le biais de déclarations. On peut imaginer que sa soif de revanche est importante. Il fait peu de doute que son activité à la récupération et la justesse de ses relances mettront les supporters d’accord à son sujet. L’arrivée d’un second « six » n’est pas exclue, et il pourrait s’agir de William Vainqueur, qui a fait de belles choses, l’an passé. Les discussions se poursuivraient avec lui. Grégory Sertic est également présent pour dépanner, au milieu ou en défense. Enfin, sauf surprise, le poste de milieu relayeur, déjà bien fourni avec Maxime Lopez, Morgan Sanson, voire Frank Zambo Anguissa, ne devrait pas être renforcé.

Giroud et Rami

Animation offensive : la quête du grand buteur

Le recrutement de Dimitri Payet, l’hiver dernier, a donné une autre allure à l’animation offensive olympienne. Après une bonne préparation physique, on ne doute pas que l’international français retrouvera son niveau de l’euro 2016 et gagnera encore en influence sur le jeu marseillais. Depuis son retour de Newcastle, Florian Thauvin affiche quant à lui une détermination qu’on lui a rarement connue. À condition d’être épargnés par les blessures, les deux joueurs devraient constituer l’un des points forts de l’équipe de Rudi Garcia, cette saison. L’arrivée de Valère Germain et le retour de Lucas Ocampos offrent de nouvelles solutions à l’entraîneur phocéen, qui devrait varier les plaisirs. Il n’est pas non plus exclu que Clinton Njie affiche un niveau plus convaincant.

Mais c’est bien le poste clé d’avant-centre qui tient les supporters en haleine. Sans participation à la Ligue des Champions, le recrutement d’un avant-centre de standing se révèle compliqué. Et cet été, la rivalité est particulièrement rude, avec l’explosion des droits TV anglais et la renaissance du football italien. Il ne serait pas étonnant que les pistes Carlos Bacca ou Stevan Jovetic soient alimentées par les agents, voire par les dirigeants des clubs lombards eux-mêmes. En proie à une concurrence de plus en plus accrue, à Arsenal, Olivier Giroud pourrait faire le choix de revenir en Ligue 1 et de renforcer les rangs olympiens. La presse anglaise a récemment indiqué que les Olympiens étaient confiants, sur son dossier. Si leurs informations sont bonnes, sa venue pourrait se concrétiser pour un montant de 28 millions d’euros, plus des bonus.

Pour la première fois depuis le départ de Marcelo Bielsa, les supporters de l’OM peuvent rêver d’une équipe capable de donner du spectacle et de se mêler à la lutte pour le haut du classement. Les choix des dirigeants se sont jusque-là révélés payants et le groupe a déjà une toute autre allure qu’il y a un an. L’essentiel du travail, qui est invisible aux yeux des observateurs, ne devrait donner des résultats qu’à moyen terme. Il s’agira donc d’être patient et de ne pas se montrer plus exigeant avec la nouvelle direction, qu’on ne l’avait été avec l’ancienne. L’OM a-t-il été entre de meilleures mains, depuis vingt ans ? Selon nous, certainement pas. Mais, quel que soit le point de vue, c’est une question qui mérite de toute façon qu’on prenne du temps pour y répondre.

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