Le rachat, son rapport à l’OM, JHE… Poulmaire se livre

Didier Poulmaire a joué « un rôle déterminant dans la vente de l’OM » à Frank McCourt. L’avocat, ancien conseiller de Laure Manaudou, s’est longuement confié dans les colonnes de La Provence.

Poulmaire

« J’ai rencontré Frank en marge du Grand prix de formule 1 de Monaco, il y a quatre ans. On a sympathisé, beaucoup parlé de sport. Puis on a continué à échanger, notamment sur le sport européen car il n’en avait pas une connaissance très fine. Il venait de vendre son club de base-ball et s’interrogeait sur le type de challenge sur lequel il pourrait aller. On a parlé de football et d’autres choses. Puis je l’ai accompagné quand il a investi dans le jumping. Je l’ai rapproché de Jan Tops, créateur du Longines Global Champions Tour. Frank est devenu coactionnaire et copropriétaire de ce circuit. Puis il avait envie que je lui fasse remonter des opportunités d’investissement dans le sport. On a commencé à parler de l’OM il y a deux ans, à mon mariage aux Baux-de-Provence. J’ai observé l’évolution du club, jusqu’au moment où ça a été ouvert », a-t-il expliqué au quotidien.

« En 93, j’avais vingt-cinq ans, c’était un moment assez incroyable. Ce club rayonne tellement », se remémore-t-il. Il a notamment assisté au match contre le TFC, en début de saison, avec les supporters : « j’étais dans le virage Nord contre Toulouse, lors du premier match. On était alors en pleines discussions. Ce n’est pas dans une tribune présidentielle ou un salon VIP qu’on ressent un club. (…) Contre Toulouse, j’étais avec mon fils cadet, Romain. Quand on est arrivé, il y avait une file d’attente de presque trois-quarts d’heure. On a réussi à se procurer des places en virage Nord. C’était une belle expérience, c’est là que ça se passe. C’était important de ressentir cette ferveur incroyable. Ce n’est pas parce qu’on a fait l’opération, que je peux avoir le bon badge que je n’ai pas envie de sentir ça. »

Il concède que tout n’a pas été simple au départ avec Igor Levin, car « ça a été des process compliqués », il a rapidement été optimiste quant aux chances de Frank McCourt de reprendre l’OM : « Me connaissant et le connaissant, j’étais très confiant sur le fait qu’on pouvait y arriver. J’ai toujours été très confiant, même s’il y a eu des moments chauds. Je voyais des choses s’agiter dans les médias ; nous, on a pris comme stratégie de ne pas apparaître. En sport, il faut faire les choses le plus discrètement possible. Une de mes signatures, c’est le respect de la confidentialité, un élément d’efficacité. » Il pense que l’Américain « a cette capacité de réunir des professionnels très complémentaires » : « Quand on s’est associé ensuite avec Jacques-Henri, c’était encore plus fort. Un bon travail d’équipe. »

Finalement, le rachat étant acquis, il n’apparaît pas dans l’organigramme et occupe un rôle de « conseil stratégique sur des questions comme l’avenir du club » et se met « à disposition de JHE » par sa « connaissance du sport et certaines questions réglementaires, juridiques, liées au sport » : « On a cerné un certain nombre de sujets sur lesquels je peux l’accompagner. » Et d’ajouter : « Jacques-Henri a eu l’intelligence de bien s’entourer rapidement, avec un entraîneur du calibre de Rudi Garcia et un directeur sportif comme (Andoni) Zubizarreta. Il a initié la structuration d’un entourage de qualité. »

La clarté de l’organisation interne de l’OM, l’entente et la complémentarité entre les divers protagonistes, est un réel plaisir à observer, après ces vingt longues années Louis-Dreyfus.

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