Le Graet n’était pas pour l’arrivée de McCourt

Dans les colonnes du Figaro, Noël Le Graët a confié son faible emballement pour le nouveau propriétaire de l’OM, Frank McCourt.

Le Graet

« La santé de nos clubs est soi-disant fragile. Mais au final, aucun n’est très endetté. Ce sont souvent des patrons de PME qui veulent vendre leur club, car ils sont un peu fatigués. Mais je n’ai pas envie que demain, la moitié des clubs de L1 soient sous pavillon chinois, américain ou russe », a-t-il déclaré. Avant d’évoquer directement l’arrivée de Frank McCourt : « Je n’ai pas à juger. C’est peut-être très bien, mais je pense que Marseille aurait pu intéresser des entreprises françaises. C’est une ville de foot, un très beau club, un environnement passionnel. Il y a deux, trois grosses entreprises françaises dans le foot, il devrait y en avoir d’autres. Il y a des gens qui font ça sérieusement. Le groupe Pinault à Rennes par exemple. Il y a d’autres Pinault en France qui pourrait être propriétaires de clubs. »

Son aversion envers les investisseurs étrangers est telle qu’il voudrait changer la loi : « Il faudrait une loi. J’ai essayé d’en discuter. Mais on n’est pas prêt… » Car son exemple n’est autre que Jean-Michel Aulas, le patron de l’OL : « Le chef d’entreprise qu’est Jean-Michel Aulas a réussi. Il fait peut-être un peu trop de tweets de temps en temps (sourire). Il a réussi en étant associé à une autre belle entreprise (les Chinois d’IDG Capital Partners, NDLR) qu’il va faire entrer à hauteur de 20 % dans son capital, il a construit son stade. C’est l’exemple du Bayern qu’il est en train de faire. Il faut du temps, mais c’est brillant. Je reste persuadé qu’en Province, et même à Paris, la clientèle s’étale sur un rayon de 50 km. Partout, il y a des superbes entreprises françaises. Et ce sont celles-là qui devraient être propriétaires des clubs. Pas d’autres. Il y a un mouvement à créer. C’est compliqué, mais pas impossible », a-t-il ajouté.

Âgé de soixante-quatorze ans, le président de la FFF ne semble toujours pas en adéquation avec le football moderne. Et on peut justement penser qu’il n’est pas « étranger » au retard pris par la Ligue 1 sur les grands championnats étrangers. Son passage à la présidence de la LFP, entre 1991 et 2000, a correspondu au fort déclin du football français. Il défendait alors, comme son beau-fils Bertrand Desplat (président de Guingamp, Ndlr) aujourd’hui, une réglementation favorable aux petits clubs, plutôt qu’aux grands…

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