Le PSG, Aulas, les spécificités marseillaises… Eyraud en dit plus

Dans les jours qui arrivent, Jacques-Henri Eyraud va prendre les commandes de l’OM, avec pour objectif de lui rendre son prestige et ses résultats. Lors d’un long entretien accordé à So Foot, le futur président a livré quelques indications au sujet des méthodes qu’il pensait utiliser.

Jacques-Henri Eyraud

Par quoi commencer ? Le PDG de Paris-Turf aborde le problème « du point de vue de l’entrepreneur, qui vient de récupérer un diamant brut, avec sa tradition, sa légende, mais un diamant qui souffre sur et en dehors du terrain ». Il va tenter de « redresser le club de façon rationnelle, réfléchie, pragmatique et avec beaucoup d’humilité ». Selon lui, « le foot, c’est l’école de l’humilité ». Le successeur de Vincent Labrune regarde ainsi « ce qui se fait partout ailleurs », en particulier du côté de Lyon, qui a pris un peu d’avance sur Marseille : « Je ne pense pas que la rigueur, la gestion, la discipline puissent être l’apanage d’un président de club plutôt qu’un autre. Il y a une chose que j’aime chez Jean-Michel Aulas, c’est que c’est un vrai défenseur de son club, des intérêts de son entreprise. On peut dire que c’est parfois maladroit, parfois pertinent, parfois efficace, mais c’est la première de ses missions. On attend cela d’un patron. »

JHE a eu le temps de réfléchir avec Frank McCourt au sujet des différents moyens pour développer le club. Il compte notamment s’appuyer sur les valeurs du club : « Pour nous, c’est le club underdog. Il y a la rébellion classique du Sud contre le Nord, de Marseille contre le pouvoir centralisé… Il y a le besoin de reconnaissance, l’exigence de respect. On ne peut pas partir du principe que le PSG est hors de portée, on n’est pas du tout dans cet esprit-là. La rivalité avec Paris est forte, réelle, et elle doit être saine, mais on va la cultiver parce qu’elle fait partie de l’ADN de ce club. Je ne sais pas si c’est un club politique, mais il y a une cohérence avec ce qu’est cette ville, une ville du vivre-ensemble : je n’ai jamais entendu parler d’extrême droite au Vélodrome, malgré les résultats du Front national aux élections », a-t-il notamment confié. Et d’ajouter : « On réfléchit beaucoup à tout ça : notre plan, c’est aussi la mise en valeur des racines. On est à fond avec Frank sur la notion de “OM way”. Notre défi principal, ça va être de le trouver et de l’affiner. »

L’un des objectifs sera notamment de faire en sorte que le futur Zinedine Zidane n’échappe pas à l’OM : « On a conscience des spécificités marseillaises dans plein de domaines : la façon dont on veut communiquer, nouer des liens avec les glorieux anciens, le type d’équipe qu’on veut bâtir, la formation… Parce que quand vous parlez à des Marseillais, vous vous rendez compte qu’ils veulent voir dans cette équipe des jeunes Marseillais qui ont démarré dans un club de quartier des environs et monté l’échelle petit à petit. L’objectif sera d’avoir “notre Steven Gerrard à nous”. Et en termes de performance économique, ça soutient le modèle parce que si vous le faites bien, la balance joueurs est plus souvent excédentaire que déficitaire. Je suis encore dans l’incompréhension quand je vois l’activisme de Nice ou Monaco dans les clubs de quartier du bassin marseillais et le nombre de joueurs qui en sont issus dans leur effectif. Enfin, cette notion de “OM way” touche aussi au jeu : il doit y avoir un style marseillais… »

L’Olympique de Marseille s’apprête à tourner une page de son histoire. L’ère Louis-Dreyfus est sur le point de se conclure, on peut doucement rouvrir la porte au rêve d’un OM conquérant…

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