Transferts douteux : de nouvelles révélations sur l’enquête

Dans son édition du jour, L’Équipe Magazine consacre un gros dossier aux transferts douteux de l’OM. Il a effectivement pu consulter les procès-verbaux des gardes à vue et le contenu des écoutes. Les dirigeants de l’OM « ont constamment mal négocié les transferts, les salaires, les contrats et même les ventes de place au stade au détriment du club », phénomène qui résiste « aux changements de direction », a expliqué un magistrat. Selon lui, c’est « trop répétitif pour relever de simples erreurs ».

Vincent Labrune

Le magazine relaie ainsi le montant du préjudice pour le club, estimé par les enquêteurs à environ 80 millions d’euros. On peut néanmoins émettre des doutes concernant la fiabilité de ce chiffre, tant les calculs communiqués jusque-là étaient approximatifs. Lors des précédentes révélations faites par le Canard Enchaîné, le préjudice annoncé mêlait montant des transferts et commissions, sans se soucier de la véritable valeur du joueur. On peut imaginer que c’est aussi le cas ici. Il faut avouer que les enquêteurs n’ont pas gagné en crédibilité en citant Transfermarkt, lors de certains interrogatoires.

Toutefois, certains faits rapportés par le magazine sont inqualifiables et l’on peut espérer que la justice sanctionnera durement les intéressés, s’il s’avère qu’ils sont coupables. Il est parfois bien difficile de distinguer les bandits et les victimes, dans cet article de Mathieu Grégoire et Xavier Monnier, façonné à la manière d’un polar. Les noms de Jean-Pierre Bernès, José Anigo, Pape Diouf, Robert et Margarita Louis-Dreyfus, Louis Acariès, Renaud Muselier, Vincent Labrune, Jean-Luc Barresi, Cyril Rool… sont notamment cités. Le magazine assure aussi que de nouveaux salariés ou agents pourraient être convoqués par la justice prochainement.

Lors de sa garde à vue, Vincent Labrune aurait donné son sentiment sur ces affaires : « Vu le comportement de José Anigo au quotidien dans le travail, c’est très difficile pour moi de le charger et de le blâmer. Il jouait le rôle de tampon avec les agents. Et cela m’arrangeait bien », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « José Anigo ne se cache pas des relations qu’il a pu avoir avec les voyous marseillais. Mon analyse est la suivante : José est le point d’entrée des agents malveillants et proches des voyous dans le système, au vu de ses amitiés. Mais, pour moi, je pense que José subit également le système, et ce, peut-être, depuis l’origine. »

Il est évident, qu’outre les Louis-Dreyfus, qui paraissent finalement n’avoir jamais su s’entourer des bonnes personnes à Marseille, la principale victime de toutes ces histoires reste l’OM (en particulier en termes d’image). Espérons que le nouveau propriétaire, Frank McCourt, et son entourage sauront donner un grand coup de balai, avec l’appui de la mairie, afin de faire progresser le club sur des bases saines.

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