Mercato : quel bilan, à quelques jours d’OM-TFC ?

Comme l’été passé, le mercato phocéen a été très agité. À la différence près que les dirigeants ont paru passer leur temps à rectifier les erreurs de leurs prédécesseurs.

Jacob et Passi

Au contraire de l’an dernier, l’OM s’est appuyé sur sa cellule de recrutement interne afin de cibler ses renforts. Au regard des transactions déjà conclues, les Olympiens s’étaient fixé trois objectifs : redonner une identité à l’équipe, apporter de l’expérience au groupe et, enfin, recruter des éléments s’intégrant dans le système prôné par Franck Passi. Quel bilan tirer de ce début d’été ?

Des joueurs identifiés au club

Outre les millions sur lesquels il s’est assis en les laissant partir gratuitement, l’OM a payé cher les départs d’André-Pierre Gignac, d’André Ayew et de Rod Fanni, la saison passée. Cadres du vestiaire, les trois éléments participaient activement à la transmission de l’identité du club phocéen. On peut imaginer que les arrivées de plusieurs Provençaux (Bafétimbi Gomis, Zinedine Machach, et peut-être Rod Fanni ou Cédric Carrasso) ne sont pas dues au hasard, tandis que Steve Mandanda est aussi parti. Plus globalement, les dirigeants ont pris soin de recruter des joueurs réellement attachés au club phocéen.

Rendre le groupe plus mature

L’une des erreurs les plus importantes commises ces dernières saisons est certainement le mauvais équilibrage opéré entre les membres expérimentés et les jeunes joueurs à fort potentiels. Depuis juin, Franck Passi et Jean-Philippe Durand s’attellent à encadrer leurs jeunes éléments par des tauliers. On peut d’ailleurs imaginer qu’un ou deux cadres complémentaires arriveront, en défense et au milieu du terrain, d’ici la fin du mois d’août. Selon toute vraisemblance, Lassana Diarra, à qui l’on a confié le brassard, devrait aussi rester. On peut penser que la présence des anciens est nécessaire afin d’appréhender la pression très forte de l’environnement.

Répondre aux besoins de Passi

L’idée que le technicien marseillais ait pu choisir ses joueurs avec soin, en fonction des profils dont il avait besoin, est réconfortante. Cela n’a pas forcément été le cas auparavant. En ce qui concerne la philosophie de jeu, l’entraîneur phocéen a eu le temps de réfléchir au système et à l’animation qu’il souhaitait mettre en place, durant ses années passées en tant qu’adjoint. Lors des matchs amicaux, on a pu constater qu’il tentait d’organiser son équipe en 4-2-3-1, avec un pressing organisé et exercé très haut (pour l’instant sans trop de réussite). Le hic, c’est que certaines recrues sont arrivées tardivement. Il risque donc de falloir du temps pour que l’équipe se rode et atteigne son meilleur niveau.

Une préparation perturbée

Le changement d’organigramme et l’absence de trésorerie ont pénalisé le travail du staff phocéen. Le club marseillais s’apprête à reprendre la compétition avec un effectif incomplet, les solutions étant faméliques dans certains secteurs de jeu. Les postes de latéraux ne sont en particulier pas doublés, tandis que la défense centrale et la récupération devraient connaître plusieurs changements. Difficile, dès lors, d’optimiser la cohésion de l’équipe. Cela pourrait se payer face aux adversaires qui ont pu, très tôt, compter sur un groupe complet et travaillent leur coordination, depuis la reprise de l’entraînement.

On ne refera pas l’histoire. La vente semble en cours et Margarita Louis-Dreyfus n’a visiblement pas l’intention d’investir pour rattraper ses dernières erreurs de gestion et assurer des moyens supplémentaires au club. Comme Pape Diouf et Jean Fernandez, en 2005, les dirigeants et l’entraîneur composent avec des moyens réduits. Sans tenir compte d’un possible prochain changement de propriétaire, cet OM a nécessairement besoin de temps et de confiance. Compte tenu du mécontentement ambiant, il n’est pas évident qu’il en bénéficie.

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