Anigo : « Nous sommes tous des Parisiens »

Sur son blog hébergé par France Football, José Anigo a partagé les émotions que lui ont fait vivre les attentats survenus vendredi dernier, à Paris. L’ancien directeur sportif de l’OM affiche sa solidarité et indique avoir revécu certains moments difficiles de sa vie.

José Anigo

« Pour la première fois de ma vie, je suis naturellement devenu parisien de coeur, a-t-il expliqué. Depuis vendredi dernier, nous sommes tous des Parisiens. (…) Je n’ai pas dormi de la nuit qui a suivi. Impossible. Trop d’images et de souffrances se bousculaient dans ma tête. (…) Le lendemain matin, lorsque j’ai entendu les témoignages déchirants de ces parents qui avaient perdu un enfant lors de ces des attaques, je n’ai pas pu me retenir. Tout est remonté brutalement en moi. J’ai éclaté en pleurs devant mon écran de télé. La souffrance que ces gens-là racontaient a réveillé chez moi une douleur toujours aussi tenace et terrible depuis la disparition de mon fils. Tout de suite, j’ai imaginé ces parents, comme moi, apprendre la nouvelle au téléphone de manière froide de la part d’une personne inconnue. « Monsieur, voilà, votre enfant est mort… » Ces événements tragiques sur Paris ont rouvert chez moi une cicatrice qui, je le sais, jamais ne se refermera vraiment. J’ai revu, et revécu, ce moment où tout s’écroule autour de toi, où le sol se dérobe sous tes pieds, où, finalement, tu perds complètement pied, où tu plonges dans un précipice. »

Le Marseillais refuse néanmoins de baisser les bras : « J’ai envie de leur dire ce que les autres m’avaient dit au moment de la disparition d’Adrien : la vie va reprendre le dessus. Oui, évidemment, la vie reprend le dessus. Et c’est pourquoi il faut absolument que les gens retournent dans les restos, les salles de spectacles, les stades. Pour faire revivre la vie. Et pour, aussi, continuer de faire vivre ceux qui sont disparus. Le Français est têtu. Voire, parfois, obstiné. Il doit montrer son attachement à la vie. On en a tous tellement besoin… »

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