Courbis est jaloux de Bielsa, selon Riolo !

Depuis le début de la saison, Rolland Courbis ne manque jamais une occasion de placer un tacle sur Marcelo Bielsa. L’ancien entraîneur phocéen n’a de toute façon jamais été tendre avec ceux qui lui ont succédé à Marseille et qui ont fait de belles choses, que ce soit Éric Gerets, Didier Deschamps ou l’Argentin. À l’occasion de l’After Foot, hier soir, une franche explication a eu lieu avec Daniel Riolo.

« Je vais simplement poser deux questions à Daniel. Si Laurent Blanc est à l’Olympique de Marseille et Marcelo Bielsa à Paris, avec les mêmes résultats, il se passe quoi ? (…) Tu te rappelles que tu avais dit que le PSG avait besoin d’un entraîneur ? Ils ont ce pauvre Laurent Blanc, qui fait de son mieux. Que Bielsa ait la cote avec des gens comme toi, je suis le premier à dire, qu’il est extraordinaire mais, avec les résultats… », a commencé le coach montpelliérain. Daniel Riolo s’est défendu d’être le seul à apprécier le technicien rosarino : « Il n’a pas la cote qu’avec moi. Il a la cote avec Guardiola, il a la cote avec tous les clubs dans lesquels il est passé, il a la cote avec son pays, il a la cote avec tous les joueurs qu’il a eus sous sa main… Je ne comprends pas ces entraîneurs qui sont jaloux. Pour qui tu fais ton métier ? (…) Laurent Blanc, qui ne fait pas la tactique et l’entraînement, n’est qu’un très bon accompagnateur. Tout le monde le sait. Il n’y a que toi et les autres entraîneurs, qui veulent défendre votre corporation d’entraîneurs français, qui faites en sorte d’ignorer ce phénomène, qui est absolument vrai. Tu n’as même pas besoin de te renseigner, tu le sais que c’est Jean-Louis Gasset qui travaille la tactique et l’entraînement ! Vous le savez, sauf que vous ne voulez pas le dire ! » Et Rolland Courbis de se justifier : « J’essaie modestement de regarder ce qui se passe avec mes collègues de profession. Quand j’ai vu le match OM-PSG, dimanche soir, j’ai rajeuni de vingt-cinq ans ! Ce marquage individuel… Tu joues contre le Barça comme ça, tu en prends douze, Daniel. Si le football, c’est d’avoir une équipe déséquilibrée, j’essaie de progresser… »

Avant que Daniel Riolo n’enfonce définitivement le clou : « Tu as rajeuni de vingt-cinq ans… Il n’y a même pas photo entre les deux équipes, entre les joueurs, est-ce que c’est comparable ? Contre le PSG, tu peux en prendre pareil, six ou sept. Il sait qu’il est moins fort, il tente un truc et se rate, et alors ? Il n’y a pas photo, il y a 500 millions de budget d’un côté, 150 de l’autre ! Il y a des stars, qu’est-ce que tu veux faire ? Il n’y a que toi que l’OM ne régale pas, parce que vous n’aimez pas le football dans ce pays, j’y peux rien ! À l’OM, cela fait dix ans qu’ils n’ont pas pris autant de plaisir ! Rolland, pour qui tu fais ton métier ? Tu fais ton métier pour les gens qui viennent te voir, pour l’histoire que tu vas marquer et pour la place que tu vas laisser dans un club. En plus, toi, tu fais plutôt partie, permet moi de te faire un compliment, de ceux qui ont marqué l’OM. Tu l’as marqué parce que tu as eu des résultats, mais aussi parce qu’avec ton style à toi, le caractère que tu donnais à cette équipe, et notamment un truc important, qui était pourtant un match de début de saison, le fameux 5-4. C’est pour l’émotion que tu travailles. Pour ce que tu transmets aux gens ! Pour ce que tu laisses aux gens. Pas pour quatre résultats ou une quatrième ou cinquième place au classement en ayant un bloc bien en place. À Marseille cela faisait dix ans qu’ils s’emmerdaient, même quand ils ont gagné les titres ! »

En Italie, où il n’a jamais exercé, Marcelo Bielsa a reçu une ovation de la part des plus grands tacticiens transalpins. On vit décidément dans un drôle de pays de football.

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