OM : Labrune dit stop au Bayern du Sud

Il y a 15 ans, Robert Louis-Dreyfus avait eu l’ambition de faire de l’Olympique de Marseille le « Bayern du sud ». Aujourd’hui, Vincent Labrune met fin à ce fantasme et propose plutôt le Borussia Dortmund comme référence. C’est en susbstance ce qu’il a expliqué aujourd’hui dans les colonnes du Parisien.

Connaissant peut-être assez mal la sociologie et l’économie de la cité phocéenne, RLD avait expliqué vouloir calquer son management à l’OM sur celui du Bayern Munich avec l’objectif d’en faire un club de niveau équivalent. Plus de dix ans plus tard, le fossé s’est creusé entre les deux clubs et ce n’est pas forcément la faute des dirigeants puisque les deux villes n’ont rien à voir. Economiquement, Munich est la ville la plus riche d’Allemagne tandis que Marseille est l’une des plus pauvres de l’hexagone. Comment dès lors faire prospérer un club avec un terreau si peu fertile d’autant que l’Allemagne n’est pas la France ? Par exemple, le club de Reus a touché 80 millions d’euros de droits TV quand l’OM n’en a touché que 42. Le rapport des recettes en terme de maketing sont du même ordre, tout comme le remplissage de ce bouillant stade de plus de 80 000 places (qui appartient au club).

C’est le constat que fait avec un certain pragmatisme Vincent Labrune qui explique aujourd’hui à nouveau que son modèle c’est le Borussia. « C’est un club qui s’est bâti avec des jeunes joueurs, sans investissements colossaux sur les premières saisons, à l’exception de Marco Reus en 2012. (…) Dortmund est un club formidablement bien géré, qui réussit à vendre un joueur par année (Sahin, Kagawa, Götze) sans affaiblir l’équipe. Il était en faillite en 2005. Huit ans plus tard, il est en finale de Ligue des Champions. »

Dortmund est le club le plus populaire d’Allemagne dans une région (la Ruhr) plus proche sociologiquement de la Provence que la Bavière. C’est aussi un club emmené par l’un des dix entraineurs les plus charismatiques et les plus talentueux de la planète, Jürgen Klopp, qui, arrivé en 2009, a transformé le jeu du Borussia. Il manque donc encore à Labrune de trouver son Klopp car il est peu probable que cela soit Baup qui, animé des meilleures intentions, reste engoncé dans la culture défensive du football français.

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